Le photographe Roger Kasparian sur FRANCE 5 (FRANCE TELEVISIONS) dimanche 2 novembre le matin à 9h10

Photographe des sixties, son travail s’est perdu en même temps que disparaissaient les revues Salut les copains et Bonjour les amis ! En 2011, un collectionneur rencontre Roger Kasparian et fait ressurgir la mémoire d’une époque.

C’est le récit d’une découverte. En 2011, lors d’une brocante place de la Bourse, à Paris, Alexandre Stanisavljevic, collectionneur de vinyles, fait une improbable rencontre. Roger Kasparian se présente à lui avec, dit-il, quelques albums qui pourraient l’intéresser. Alexandre accepte de le suivre chez lui. Sur l’une des pochettes, une photo interpelle l’œil du collectionneur. L’homme lui apprend qu’il en est l’auteur avant de déclarer, négligemment, qu’il en a plusieurs milliers d’autres, dans des cartons. S’ensuit un déballage, toujours plus incroyable. Dans le petit appartement aménagé en studio photo défilent, sous les yeux d’Alexandre, des clichés de Johnny Hallyday, Sylvie Vartan, Charles Aznavour, Ray Charles, des Stones, des Who ou encore des Beatles. Le collectionneur téléphone, s’emballe, s’agite : cette rencontre incroyable est une chance pour les deux hommes.

Un art du contraste

La Snap Gallery de Londres, spécialisée dans la photographie rock, les contacte. Séduit par le travail de Roger Kasparian, le galeriste veut absolument révéler ce trésor au public et propose au photographe de publier plusieurs livres et d’organiser une exposition. La première a lieu à Londres, en 2013, et sera suivie de deux autres la même année, à Lyon et Paris.
Ce qui interpelle dans ces clichés d’une époque, c’est l’art du contraste, du clair-obscur, cette capacité qu’a Roger Kasparian de faire ressortir – ou de voiler – son sujet, son cadre. Peut-être parce qu’il était « une ombre parmi les lumières », écrit Philippe Manœuvre, auteur de ce documentaire et d’un livre*. Comme sur cette photo des Beach Boys prise en 1964, à l’Olympia, leur premier concert en France. Cet œil ne ment pas, il capture l’essence du groupe : le leader, Brian Wilson, à droite, seul dans la lumière, ses trois complices, sur la gauche, en retrait.

Impressions d’un mouvement

Roger Kasparian revient devant le kiosque à journaux où, en 1963, il a photographié Serge Gainsbourg.

Roger Kasparian a été le témoin de l’avènement d’une génération en quête de liberté, une génération qui était aussi la sienne. Faute de temps, faute de moyens, le jeune photographe entraînait souvent ses sujets dans les rues de Paris. Un parti pris – qui n’en était pas forcément un – qui fait dire au photographe Jean-Marie Périer : « Je n’étais pas capable de montrer la réalité… et lui, la réalité, elle était là. » Ce sont les séries avec Françoise Hardy, Marianne Faithfull, les Who… dans les rues de la capitale. En octobre 1961, Roger Kasparian a 23 ans et Johnny Hallyday 18, quand ils font une séance photo dans sa loge, à l’Olympia. Cette proximité va lui ouvrir toutes les portes, imprésarios et agents ne faisant pas attention à lui et les majors n’ayant pas encore verrouillé la communication de leurs artistes. C’est d’ailleurs avec la mainmise de l’industrie du disque que Roger Kasparian se retire du métier, préférant revenir à son sujet de prédilection : la rue.

Sébastien Pouey

* Archives inédites d’un photographe des sixties, de Roger Kasparian et Philippe Manœuvre, éditions Gründ.

L'invité de La Galerie France 5

A l’issue de la diffusion du documentaire, Laurence Piquet recevra Philippe Manœuvre en plateau.

Pour voir les photos de Roger Kasparian : www.rogerkasparian.com

pour voir d'autres photos de Roger Kasparian : rkasparian@free.fr

pour les acheter : 06 98 82 55 27

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