~~Utopiana et le groupe de recherche Plantopic ont le plaisir de vous inviter à la projection du film Middle of the Moment.
Projection suivit par une discussion en présence du réalisateur Nicolas Humbert.
Jeudi 27 février 2014 à 19h.
MIDDLE OF THE MOMENT
L’essence de toute expérience, de tout instant, réside là où les gens ont le contact le plus intense avec le lieu qu’ils occupent. Et paradoxalement, c’est une existence nomade qui fait le plus intensément occuper un espace. Peu importe que le caractère nomade soit explicitement physique, comme c’est le cas pour les tribus qui voyagent dans le Sud du Sahara et pour le Cirque O, ou totalemet abstrait, comme chez le philosophe et poète américain Robert Lax. Ce que partagent les individus figurant dans ce film, c’est justement que leur état de nomades et leur vie épouillée jusqu’au plus strict minimum en font les êtres humains les plus centrés sur eux-mêmes. Ils ne sont pas prisonniers des cycles de la vie, mais coexistent avec eux, y participant avec une liberté inconnue de la plupart d’entre nous. Nicolas Humbert et Werner Penzel ont vécu et voyagé avec ces nomades très différents pendant environ deux ans, à travers toute l’Europe et d’Afrique. Au lieu de sombrer dans la nostalgie, ils ont crée une forme filmique – un cinépoème, comme ils l’ont baptisée, dans lequel cette liberté résonne au travers de chaque image comme dans la globalité du film. Loin de constituer une simple étude comparative des modes de vie itinérants, MIDDLE OF THE MOMENT est devenu en lui-même une aventure nomade. Le film est lyrique dans ses tonalités et aménage des ruptures et des juxtapositions. Il ne craint pas de s’arrêter en un endroit, tout en parvenant à nous conduire jusqu’au prochain. Les réalisateurs ont exploité images et rencontres avec une imagination aussi fertile que celle de ceux qu’ils ont rencontrés et qui en font un usage permanent dans leur vie quotidienne.
MIDDLE OF THE MOMENT devient un voyage à l’intérieur des cycles de vie les plus élémentaires, même s’il ne prétend aucunement en révéler la fin. Son cadrage exclut toute généralisation; il en ressort plutôt une appréciation de la personnalité et un souci constant du détail. Son illustration musicale, au lieu de ponctuer l’image par des conclusions sonores, ne fait que souligner le mouvement constant des choses, merveilleusement évoqué dans la musique du film composée par Fred Frith. Et même si nous sommes bien loin de mener une existence itinérante, qui constitue déjà un cycle en soi, nous demeurons réceptifs à ces images montrant la vie dans ses cycles archétypiques: une réunion autour d’un feu, la vie en communauté, le partage de la nourriture dans un même bol, la rencontre de vieilles connsissances, la piste du cirque, le début d’une vie et sa fin proche, qui survient à un moment où l’on ne peut déjà plus en parler. En fait, plus l’on est sensible, plus l’on peut voyager loin, au coeur de l’instant, dans MIDDLE OF THE MOMENT.
(Miriam van Leer, 1995)
Utopiana and the research group Plantopic are pleased to invite you to the
screening and discussion of Middle of the Moment a film by Nicolas Humbert
who will be present at this occasion.
Thursday, February 27, 2014 at 19h
MIDDLE OF THE MOMENT
The essence of every experience, every instant, resides in the place where people have the most intense contact with the place they occupy. Paradoxically, it is a nomad existence that produces the most intense occupation of a given space. It is of little importance whether the nomadic character is explicitly physical, as is the case of the tribes that travel through the South of the Sahara or the Cirque O; or totally abstract, like the American philosopher and poet Robert Lax. What is shared by the individuals in this film, is precisely that their nomadic state and their lives lived within minimum needs, make of them the most centered human beings. They are not prisoners of the cycles of life, but coexist with them, being participants in a freedom that is unknown to most of us. Nicolas Humbert and Werner Penzel lived and travel with these different sorts of nomads in the course of two years, across Europe and Africa. Instead of sinking in some sort of nostalgia, they have created a cinematic form – a poemfilm, as they baptized it – in which this freedom resonates through each image and through the film as a whole. Far from being a simple comparative study of itinerant ways of life, MIDDLE OF THE MOMENT is a nomadic adventure in itself. It has a lyricism that arranges ruptures and juxtapositions. It does not fear to stop at a given place while managing to bring us to the next. The directors have exploited imagery and encounters with an imagination that is as fertile as the ones of those they met.
MIDDLE OF THE MOMENT becomes a journey within the most elementary cycles of life without pretending in any way to reveal their conclusion. Its framing excludes all generalizations; what it highlights is an appraisal of different personalities and a constant care for detail. Its musical illustration, instead of punctuating the image with sonorous conclusions, underlines the constant movement of things, marvelously evoked in Fred Frith’s soundtrack. And even if we are far from leading an traveling existence, which is already a cycle in itself, we remain open to these images that show us life in its archetypical cycles: a gathering around a bonfire, community life, the sharing of food, the reunion of old friends, the circus arena, the beginning of life or its looming end, that comes at a time when one cannot speak of it any more. Indeed, the more sensitive we are, the further we can travel, to the heart of an instant, to the MIDDLE OF THE MOMENT.
(Miriam van Leer, 1995)
Hoping to see you at this occasion,
Utopiana bénéficie du soutien de la Ville et du Canton de Genève, ainsi que de ses membres
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