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Gary Kasparov à 21h30 sur France 5 TV ce soir

Kaspar KarCe soir  à 21h40, France 5 va raconter le combat homérique que se sont livrés pendant 25 ans les deux plus grands champions mondiaux d'échecs : Anatoli Karpov et Garri Kasparov . Ce combat s'est superposé à celui de deux mondes : celui d'un empire à bout de souffle contre le vent de liberté qui se lève à l'Est.

La présentation de France 5 : Karpov " le slave contre l'azéri" Kasparov

comme d'habitude, fait l'impasse sur l'origine réelle de Kasparov .

Garri Kasparov est né d'un père juif et d'une mère arménienne du Haut-Karabagh donc d'URSS comme Anatoli Karpov.

A part ça : une émission à voir absolument.

 

 

Garik Kimovitch Vaïnstein11

(transcription allemande : Weinstein12) est né le 13 avril 1963 d'un père juif, Kim Moïssevitch Vaïnstein11 (ou Weinstein) et d'une mère d'origine arménienne du Haut-Karabagh, Klara Chaguenovna Kasparova13. Ses parents s'étaient rencontrés au laboratoire industriel de Bakou (Azerbaidjan) où ils travaillaient comme ingénieurs. Le père de Garik était issu d'une famille de musiciens. Le père de Kim, Moïsseï (mort en 1963) était un compositeur et chef d'orchestre. Le frère cadet de Kim Vaïnstein, Léonide Vaïnstein, était compositeur en Azerbaïdjan. Le père de Garik, opposé à ce qu'il apprenne la musique, lui apprit les échecs lorsqu'il eut cinq ans. Il lui donna également le goût de la géographie14. La mère de Garik lui transmit sa passion pour l'histoire.

Son père tomba malade pendant l'été 1970 et mourut en 197115, à l'âge de trente-neuf ans, du lymphome de Hodgkin13. La mère de Garik ne l'emmena pas à l'enterrement et Garik raconta à son école que son père était parti en voyage d'affaires15. Son grand-père maternel, Chaguen, un ouvrier du pétrole et fervent communiste, prit sa retraite en 1971 et s'occupa de Garik. Ils eurent ensemble de nombreuses conversations sur le régime soviétique. En 1975, Garik prit le nom de sa mère (qui avait gardé son nom lors du mariage) en russifiant son nom, devenant Garri (ou Garry) Kasparov.

En janvier 1990, Kasparov fut victime des pogroms anti-arméniens de Bakou (du 13 au 16 janvier) et contraint de fuir la capitale azérie, comme des milliers d'autres personnes d'origines arméniennes, en direction de l'Arménie16.

Garri Kasparov a trois enfants : Polina (née en 1993 de sa première épouse, Macha – Maria Arapova – épousée le 3 mars 198917), Vadim (né en 1997, de sa deuxième épouse Julia) et Aida (née en 2006, de sa troisième épouse Daria).

Carrière aux échecs[modifier le code]

Débuts et formation aux échecs[modifier le code]

 

 Kasparov en 1976
Garik Vaïnstein avait appris à jouer aux échecs par son père, qui n'avait pourtant jamais été un joueur intéressé, tandis que sa mère était douée. En septembre 1970, la mère de Kasparov était à Moscou, où son père était hospitalisé. Les oncles de Garik, Léonide Vaïnstein et Konstantin Grigorian, l'inscrivirent et l'emmenèrent au cercle d'échecs du Palais des pionniers de Bakou18. À la fin de l'année, Kasparov atteignait le grade de joueur de troisième catégorie15. En 1972, il donna une partie simultanée contre des ouvriers du pétrole de Bakou19. En juin 1972, il atteignit la phase finale du championnat de blitz adulte de Bakou. Il avait marqué neuf points sur neuf dans le tour préliminaire. En conséquence de ce résultat, Garik reçut le grade de joueur de première catégorie à neuf ans20. En janvier 1973, il termina troisième du championnat junior de Bakou21. En mars 1973, il marqua quatre points sur quatre lors d'une tournée de l'équipe junior d'Azerbaïdjan en Lettonie et Estonie22. En juillet 1973, il participa aux Jeux soviétiques de la jeunesse à Vilnius où il fut remarqué par Alexandre Nikitine qui avait été désigné au début de l'année, entraîneur de l'équipe nationale d'échecs par le Comité d'État aux sports.

 

 Kasparov à l'issue du championnat du monde junior en 1980.
En août 1973, Nikitine recommanda Kasparov à Mikhaïl Botvinnik, qui avait décidé, après trois ans d'interruption, de rouvrir l'école Botvinnik, la meilleure école de formation aux échecs d'URSS. Kasparov suivit les cours de Botvinnik, ancien champion du monde, de Nikitine, et de Mark Dvoretski23, spécialiste des fins de parties. D'autres maîtres ont contribué à sa formation comme Alexandre Ivanovitch Chakarov24, entre autres dans le domaine des ouvertures. Au fil des années, lors de ses passes d'armes pour le championnat du monde, il sera aidé d'une équipe de secondants comme Iossif Dorfman, Zurab Azmaiparashvili, Sergueï Dolmatov, Ievgueni Vladimirov et Iouri Dokoyan.

Changement de nom (1974-1975)[modifier le code]

En 1975, toujours sous le nom de Vaïnstein, Garik termina septième du championnat d'URSS junior (joueurs de moins de 18 ans). Le changement de nom en Garri Kasparov intervint en août 1975, lors d'un conseil des familles Vaïnstein et Kasparov25. La décision revint à la mère de Kasparov, Klara Kasparova, mais c'est l'entraîneur Nikitine qui défendit le changement dans l'intérêt de la carrière de Garri qui pourrait être freinée à cause d'un « mauvais nom »26. Dès 1974, avec l'accord de Botvinnik, Garik avait commencé à en parler avec sa mère27. En 1975-1976, les relations entre Israël et l'URSS étaient rompues. En 1976, l'URSS boycotta l'olympiade d'échecs de Haïfa, alors qu'elle avait envoyé son équipe à Tel Aviv en 1964.

Premiers succès en URSS (1975-1978)[modifier le code]

En octobre-novembre 1975, Garri, sous son nouveau nom, remporta la coupe de la ville de Bakou (adultes) et sa victoire fut relayée par l'hebdomadaire de Moscou, 64. En novembre 1975, Kasparov rencontra pour la première fois le nouveau champion du monde Anatoli Karpov (alors âgé de 24 ans) lors d'un tournoi de parties simultanées à Moscou. Karpov remporta la partie. En 1976 et 1977, Garri Kasparov devint le plus jeune champion d'URSS junior de l'histoire et fut envoyé en France pour disputer les premiers championnats du monde cadets (moins de seize ans). Ce furent ses premiers voyages en dehors de l'URSS.

En janvier-février 1978, Kasparov remporta le mémorial Sokolski à Minsk, puis le tournoi de sélection de Daugavpils et il se qualifia pour la finale du championnat d'URSS adultes où il termina neuvième à Tbilissi.

Premiers succès internationaux (1979-1983)[modifier le code]

 

 Kasparov à l'olympiade de Malte en 1980
En 1979, à l'âge de 16 ans et encore inconnu en Occident, Kasparov remporte son premier tournoi international de grands maîtres à Banja Luka en Yougoslavie, terminant invaincu avec 11,5 points sur 15 devant de grands noms de l'époque comme l'ancien champion du monde Tigran Petrossian, András Adorján, Jan Smejkal et Ulf Andersson. En juillet, il obtient son premier classement Elo international, 2545, ce qui le place au 38e rang mondial28.

 

 Kasparov au tournoi de Tilburg en 1981
En 1980, il remporte le championnat du monde junior et obtient le titre de grand maître international ; l'année suivante, en décembre 1981, il remporte le championnat d'URSS ex æquo avec Lev Psakhis. En 1982, il sort vainqueur du tournoi international de Bugojno et de l'interzonal de Moscou et entre ainsi dans le cycle des candidats au championnat du monde. Dans ce cycle, en 1983, il élimine Aleksandr Beliavski (+4 -1 =4) en quart de finale.

En 1983, la demi-finale des candidats contre Viktor Kortchnoï aurait dû se dérouler initialement à Pasadena en Californie sous les auspices de la FIDE. Cependant, les autorités soviétiques refusèrent de laisser Kasparov se rendre aux États-Unis et la FIDE le déclara perdant par forfait. Le président de la FIDE, le Philippin Florencio Campomanes, parvint cependant à organiser le match à Londres, avec l'accord de Kortchnoï29 qui obtint la fin du boycott organisé par la fédération soviétique et dont il faisait l'objet depuis sa défection en 1976. À Londres, Kasparov élimine Kortchnoï (+4 –1 =6), puis, à Vilnius dans la finale disputée en 1984, l'ancien champion du monde de 1957, Vassily Smyslov (+4 –0 =9).

En janvier 1984, Kasparov occupe la première place au classement Elo, devant le champion du monde Anatoli Karpov.

Vainqueur du championnat du monde face à Karpov (1984-1985)[modifier le code]

 

 Kasparov (à gauche) et Anatoli Karpov en 1985 lors du Championnat du monde d'échecs 1985.
Articles détaillés : Championnat du monde d'échecs 1984 et Championnat du monde d'échecs 1985.

Kasparov dispute son premier championnat du monde en 1984 à Moscou contre Anatoli Karpov, le champion du monde en titre depuis 1975. Après 5 mois et 48 parties, aucun des deux joueurs ne parvenant à obtenir les 6 victoires nécessaires, ce match interminable est finalement interrompu par la Fédération internationale des échecs (FIDE) pour « préserver la santé des joueurs ». Cette interruption est critiquée par Kasparov alors qu'il était mené 5-3 après avoir été mené 5-0. Les éditions ultérieures prévirent un maximum de 24 parties.

C'est en 1985, lors du deuxième match contre Karpov, qu'il devient champion du monde, à l'âge de 22 ans sur le score de 13-11 (+5 =16 -3).

Défense du titre mondial (1986-1990)[modifier le code]

Articles détaillés : Championnat du monde d'échecs 1986, Championnat du monde d'échecs 1987 et Championnat du monde d'échecs 1990.

Après le match de 1985, Karpov avait droit à un match revanche l'année suivante. Kasparov conserva son titre (+5 =15 –4), toujours contre Karpov, en 1986 lors du championnat disputé dans deux villes : la première moitié à Londres et la fin à Léningrad.

En 1987, Karpov remporta la finale du tournoi des candidats. À la fin de l'année, les deux adversaires disputèrent leur quatrième match en quatre ans à Séville. Kasparov égalisa (+4 =16 –4) lors de la vingt-quatrième et dernière partie. Selon les conditions du match, en cas d'égalité au score (12–12) le champion du monde conservait son titre.

Trois ans plus tard, en 1990 à New York et Lyon, Kasparov retrouvait Karpov. Deux parties avant la fin du match, Kasparov était sûr de conserver son titre. Les deux dernières parties furent disputées pour décider la répartition des prix, score final : 12,5–11,5 (+4 =17 –3).

Victoire dans la coupe du monde GMA (1988-1989)[modifier le code]

 

 Kasparov avec Bessel Kok
En 1986, Kasparov estime que les intérêts des joueurs professionnels ne sont pas défendus au sein de la FIDE, et crée alors avec l'homme d'affaires et mécène néerlandais Bessel Kok une association de joueurs professionnels de haut niveau, la GMA (Grand Master Association) ; celle-ci organise entre 1988 et 1990 des compétitions prestigieuses comme les six tournois de la coupe du monde GMA (1988 — 1989), remportée par Kasparov. Des dissensions internes au sein de l'association, le retrait du principal sponsor, Bessel Kok, et la création de la PCA (Professional Chess Association) eurent raison d'elle au début des années 199030.

Article détaillé : Coupe du monde GMA.

Scission avec la FIDE (1993-1995)[modifier le code]

Articles détaillés : Championnat du monde d'échecs 1993 (classique) et Championnat du monde d'échecs 1995 (classique).

En 1993, Kasparov fonde la Professional Chess Association (PCA) avec le vainqueur du tournoi des candidats FIDE, le Britannique Nigel Short31. En septembre, la PCA organise à Londres un championnat du monde dit « classique » en se revendiquant de la tradition commencée par Wilhelm Steinitz.

En septembre 1993, Kasparov l'emporte sur Short par le score de 12,5 à 7,5 (+6 =13 –1) dans le cadre d'un Championnat du monde organisé par la PCA, organisme non reconnu par la FIDE, ce qui lui vaut une exclusion provisoire.

 

 Kasparov face à Anand en 1995
La FIDE ne reconnaît pas ce match et considère que les deux joueurs se sont exclus du cycle du championnat du monde ; elle organise un match entre Anatoli Karpov et Jan Timman pour le titre de Champion du monde FIDE. C'est le début d'un schisme qui dura jusqu'en 2006. Kasparov admit plus tard que cette séparation d'avec la FIDE était une grave erreur30.

La FIDE exclut brièvement Kasparov et Short du classement Elo à titre de représailles mais les réintègre avant la fin de l'année 1993.

En 1995, Kasparov conserve son titre de champion du monde PCA en battant l'Indien Viswanathan Anand au World Trade Center à New York 10,5 à 7,5 (+4 =13 –1).

À la recherche de sponsors (1996–1999)[modifier le code]

À la suite du retrait du sponsor principal de la PCA en 1996 (Intel), l'organisation du championnat du monde est transférée à l'éphémère World Chess Council en 1998 ; les droits furent ensuite revendus à une organisation privée, Brain Games Network en 2000, puis rachetés en 2002 par le Einstein Group et finalement transférés à Dannemann en 2004.

En 1998, Alekseï Chirov bat Vladimir Kramnik dans un match de 10 parties (+2 –0 =7), mais Kasparov estime qu'il n'est pas possible de trouver de sponsor pour un match contre Chirov (dont le score contre Garry Kasparov est très mauvais) en raison du peu de suspense lié à un tel match.

En juillet 1999, après ses victoires à Wijk aan Zee (janvier), Linares (février-mars) et Sarajevo (mai), Kasparov atteint un classement Elo record avec 2 851 points qui ne seront dépassés qu'en janvier 2013 par le Norvégien Magnus Carlsen. Indépendamment du titre de champion du monde, il est resté no 1 mondial au classement Elo de la FIDE de 1984 jusqu'à sa retraite en 2005, soit pendant plus de 20 années consécutives, partageant seulement la première place avec Vladimir Kramnik au classement de janvier 199632. Il a été surnommé « l'ogre de Bakou » et « le monstre aux cent yeux qui voient tout »[réf. nécessaire].

Article détaillé : Kasparov contre le monde.

De juin à octobre 1999, Kasparov joua une partie via Internet contre le reste du monde, au rythme de un coup par jour. Face à lui, 50 000 joueurs de 75 pays, conseillés par quatre joueurs professionnels, dont le Français Étienne Bacrot. Il gagna en 62 coups33.

Perte du titre mondial (2000)[modifier le code]

Article détaillé : Championnat du monde d'échecs 2000 (classique).

En 2000, Kasparov remporta une deuxième fois consécutivement les tournois de Wijk aan Zee, de Linares (ex æquo avec Kramnik) et de Sarajevo sans perdre une partie. Après avoir annoncé un match contre Anand en 1999, c'est finalement contre Kramnik qu'il défend son titre de champion du monde en 2000 à Londres. Kasparov perd ce match (+0 –2 =13).

Après sa défaite, en 2000, Kasparov multiplie les victoires en tournoi, malgré des contre-performances au tournoi de Linares où il est devancé pour la première place par Kramnik ou Lékó en 2003 et 2004. Entre 2000 et 2005, les diverses tentatives pour réunifier le titre mondial (dont la plus sérieuse est l'accord de Prague en 2002) ou d'organiser un match-revanche contre Kramnik échouent.

Retraite des échecs (depuis 2005)[modifier le code]

 

 Kasparov à Linares en 2005
Le 11 mars 2005, après avoir gagné le prestigieux tournoi de Linares pour la neuvième fois de sa carrière, Kasparov annonce qu'il se retire du monde des échecs professionnels. Son nom a été rayé du classement Elo en avril 2006 suite à une inactivité de plus d'un an, comme le veut le règlement FIDE.

Kasparov a également écrit une autobiographie Et le fou devint roi (1987) et plusieurs ouvrages échiquéens dont la série de livres My Great Predecessors (Sur mes grands prédécesseurs), en cinq tomes (2003-2006) et la série Kasparov on Modern Chess (Sur les échecs modernes, quatre tomes parus de 2007 à 2010).

En 2008 durant le Corsican Circuit, il affronte cinq joueurs corses en simultanée et gagne 5-0.

En 2009 et 2010, Kasparov a entraîné Magnus Carlsen et lui a permis de parvenir à la première place du classement mondial en janvier 201034,35,36,37.

Matchs contre les ordinateurs (1985-2003)[modifier le code]

 

Deep Blue

 

 Kasparov contre X3D Fritz en 2003
Dès 1985, Kasparov s'est passionné pour les jeux d'échecs sur ordinateur et après avoir participé à l'élaboration de la première version de Chessbase sur Atari ST il en est devenu le premier utilisateur officiel en 1987 et en a fait un outil d'entrainement décisif 38,39,40

En 1989, Kasparov défait facilement par le score sans appel de 2-0 Deep Thought, un superordinateur spécialisé dans le jeu d'échecs et capable de calculer 720 000 coups par seconde.

En 1994, Fritz 3 (tournant sur un Pentium à 90 MHz) gagne une partie de blitz dans un tournoi contre Garry Kasparov et ils terminent ex æquo. Kasparov le bat dans les parties de départage : 4-1. Kasparov affronte aussi Chess Genius 2.9 (tournant sur un Pentium à 100 MHz) au grand Prix d'Intel à Londres en semi-rapide (30 min. la partie) et perd 1.5-0.5.

En février 1996, Kasparov affronte Deep Blue, développé par Feng-hsiung Hsu chez IBM en six parties, perd la première partie du match, mais en gagne trois ensuite et annule les autres.

Article détaillé : Deep Blue.

En mai 1997, il perd le match revanche contre Deeper Blue ; c'est la première fois qu'un ordinateur bat officiellement un champion du monde en match singulier à cadence normale de compétition. Deeper Blue était capable de calculer de 100 millions à 300 millions de coups par seconde, et a défait Kasparov 3,5 à 2,5 dans un match de six parties.

En janvier 2003, Kasparov affronte Deep Junior, un programme qui tourne sur un micro-ordinateur multiprocesseur, dans un match de championnat du monde homme-machine sous les auspices de la FIDE, avec une bourse d'un million de dollars américains41 ; Avec une victoire de part et d'autre le match se solde finalement par un nul 3-3 (+1 -1 =4). Pour la première fois un programme PC gagne une partie avec les noirs contre le champion du monde à une cadence de tournoi.42

En novembre 2003, Kasparov joue un match de quatre parties contre le programme X3D Fritz, dont le classement Elo est estimé à 2 807, en utilisant un échiquier virtuel, des lunettes stéréoscopiques et un système de reconnaissance de la parole. Le match se solde à nouveau par un nul (+1 -1 =2) et Kasparov emporte la bourse de 175 000 dollars.

Engagement politique[modifier le code]

Années 1980 et 1990[modifier le code]

 

 Kasparov et Helmut Kohl à Berlin

 

 Kasparov lors d'une marche en juin 2007
En 1987, Kasparov était élu au Komsomol, organisation de jeunesse du Parti communiste de l'Union soviétique. Il quitte le parti en 1990, soutient Boris Eltsine au nom du Parti démocratique de Russie, et est décoré du Keeper of the Flame award, décerné par le cercle de réflexion Center for Security Policy, proche des milieux néoconservateurs américains. Il a entretenu des liens avec des cercles de réflexion de la même obédience, comme l’Hudson Institute43.

En juin 1993, Kasparov fut impliqué dans la création du bloc de partis « Choix de la Russie » qui participa aux élections législatives de décembre 1993. Ce mouvement fut suivi de 1994 à 2001 par le « choix démocratique de la Russie ». Kasparov prit part en 1996 à la campagne électorale de Boris Eltsine.

Depuis 2005[modifier le code]

 

 Meeting de Solidarnost
En 2005, Kasparov abandonna la compétition échiquéenne après sa neuvième victoire au tournoi de Linares. Il poursuit depuis une carrière politique en Russie. Fondateur du Front civique unifié, il est l'un des chefs du mouvement L'Autre Russie, une coalition d'opposants à Vladimir Poutine. Il a été notamment brièvement interpellé lors d'une manifestation du mouvement à Moscou le 14 avril 200744.

 

 Kasparov à Moscou en décembre 2011

 

 Kasparov à Saint-Pétersbourg en décembre 2011
Il a été arrêté une nouvelle fois le 24 novembre 2007 lors d'une manifestation à Moscou contre la tenue le 2 décembre 2007 d'élections législatives russes qu'il juge « injustes »10, et condamné en comparution immédiate à cinq jours d'emprisonnement pour manifestation non autorisée et refus d'obéir aux ordres de la police. Son avocate, Me Mikhaïlova, a précisé qu'elle avait déposé plainte contre cette arrestation arbitraire. « Notre but est le démantèlement de ce régime qui couvre le pays de honte et le déteste. […] Nous allons sortir de ce marécage de corruption et de mensonge et nous gagnerons ! », avait lancé à la foule Garry Kasparov peu avant son interpellation45,46.

Depuis son engagement politique en opposition contre le président Poutine, Kasparov se dit inquiet pour sa vie. Il a par exemple en permanence cinq gardes du corps et ne voyage plus avec la compagnie Aeroflot47. Kasparov est également un des défenseurs de la théorie historique de la Nouvelle Chronologie de l'académicien russe Anatoli Fomenko48.

Le 30 septembre 2007, il avait été désigné comme le candidat du mouvement d'opposition L'Autre Russie à l'élection présidentielle de 2008 en Russie49. Le 12 décembre 2007, il annonce son retrait de la course à la présidence, s'estimant victime d'ostracisme50. Le 18 janvier 2008, Kasparov publie dans Le Monde un article dans lequel il critique durement la complaisance de Nicolas Sarkozy envers Vladimir Poutine et les dangers que celle-ci présente à ses yeux51. Le 19 août 2008, Kasparov, Boris Nemtsov et d'autres personnalités de l'opposition, dénoncent « la décision aventuriste » du président Dmitri Medvedev de lancer une invasion de la Géorgie au-delà de l'Ossétie du Sud. Elle risque selon eux d'isoler la Russie sur la scène internationale52.

Le 13 décembre 2008, Kasparov annonce la naissance de son nouveau parti politique : Solidarnost. Le parti rassemble des membres de l'union des forces de droite ainsi que des partisans de l'ancien premier ministre Mikhaïl Kassianov53.

Le 24 décembre 2011, l'ancien champion du monde participa au troisième rallye de l'opposition à Moscou pour contester les résultats des élections législatives russes de 2011.

Le 17 août 2012, Kasparov est interpellé puis relâché par la police russe après des échauffourées devant le tribunal après le verdict condamnant le groupe punk les Pussy Riot à deux ans de prison54.

Palmarès[modifier le code]

 

 Kasparov en 1980 (vainqueur du tournoi de Bakou)
Les tables suivantes donnent les résultats et les scores de Garry Kasparov dans les tournois55,56,57. La notation (+5 –2 =17) signifie : cinq victoires, deux défaites et dix-sept parties nulles.

Tournois et matchs à cadence lente[modifier le code]

1975 – 1982 : champion d'URSS et champion du monde junior[modifier le code]

Dans toute la carrière de Kasparov58, les seuls tournois individuels à cadence lente où il ne se classa pas parmi les trois premiers, furent le championnat d'URSS junior 1975 (il finit 7e-10e), le tournoi de maîtres de Bakou 1976, la ligue supérieure du championnat d'URSS 1978 (il finit neuvième) et le tournoi international de Tilburg 1981 (il termina 6e-8e).

Le tournoi de maîtres de Bakou 1976, le tournoi de qualification junior de Léningrad en 1977, les championnats d'URSS 1978 et 1979 et le tournoi international de Tilburg 1981 sont les seuls tournois dans la carrière de Kasparov où il perdit plus de deux parties.

Lors des olympiades d'échecs, Kasparov reçut la médaille de bronze individuelle à Malte en 1980 (2e remplaçant) et à Lucerne en 1982 (2e échiquier).

 

Année

Vainqueur

Deuxième à neuvième

1975 Coupe de la ville de Bakou adultes27 

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Garik Kimovitch Vaïnstein11 (transcription allemande : Weinstein12) est né le 13 avril 1963 d'un père juif, Kim Moïssevitch Vaïnstein11 (ou Weinstein) et d'une mère d'origine arménienne du Haut-Karabagh, Klara Chaguenovna Kasparova13. Ses parents s'étaient rencontrés au laboratoire industriel de Bakou (Azerbaidjan) où ils travaillaient comme ingénieurs. Le père de Garik était issu d'une famille de musiciens. Le père de Kim, Moïsseï (mort en 1963) était un compositeur et chef d'orchestre. Le frère cadet de Kim Vaïnstein, Léonide Vaïnstein, était compositeur en Azerbaïdjan. Le père de Garik, opposé à ce qu'il apprenne la musique, lui apprit les échecs lorsqu'il eut cinq ans. Il lui donna également le goût de la géographie14. La mère de Garik lui transmit sa passion pour l'histoire.

Son père tomba malade pendant l'été 1970 et mourut en 197115, à l'âge de trente-neuf ans, du lymphome de Hodgkin13. La mère de Garik ne l'emmena pas à l'enterrement et Garik raconta à son école que son père était parti en voyage d'affaires15. Son grand-père maternel, Chaguen, un ouvrier du pétrole et fervent communiste, prit sa retraite en 1971 et s'occupa de Garik. Ils eurent ensemble de nombreuses conversations sur le régime soviétique. En 1975, Garik prit le nom de sa mère (qui avait gardé son nom lors du mariage) en russifiant son nom, devenant Garri (ou Garry) Kasparov.

En janvier 1990, Kasparov fut victime des pogroms anti-arméniens de Bakou (du 13 au 16 janvier) et contraint de fuir la capitale azérie, comme des milliers d'autres personnes d'origines arméniennes, en direction de l'Arménie16.

Garri Kasparov a trois enfants : Polina (née en 1993 de sa première épouse, Macha – Maria Arapova – épousée le 3 mars 198917), Vadim (né en 1997, de sa deuxième épouse Julia) et Aida (née en 2006, de sa troisième épouse Daria).

Carrière aux échecs[modifier le code]

Débuts et formation aux échecs[modifier le code]

 

 Kasparov en 1976
Garik Vaïnstein avait appris à jouer aux échecs par son père, qui n'avait pourtant jamais été un joueur intéressé, tandis que sa mère était douée. En septembre 1970, la mère de Kasparov était à Moscou, où son père était hospitalisé. Les oncles de Garik, Léonide Vaïnstein et Konstantin Grigorian, l'inscrivirent et l'emmenèrent au cercle d'échecs du Palais des pionniers de Bakou18. À la fin de l'année, Kasparov atteignait le grade de joueur de troisième catégorie15. En 1972, il donna une partie simultanée contre des ouvriers du pétrole de Bakou19. En juin 1972, il atteignit la phase finale du championnat de blitz adulte de Bakou. Il avait marqué neuf points sur neuf dans le tour préliminaire. En conséquence de ce résultat, Garik reçut le grade de joueur de première catégorie à neuf ans20. En janvier 1973, il termina troisième du championnat junior de Bakou21. En mars 1973, il marqua quatre points sur quatre lors d'une tournée de l'équipe junior d'Azerbaïdjan en Lettonie et Estonie22. En juillet 1973, il participa aux Jeux soviétiques de la jeunesse à Vilnius où il fut remarqué par Alexandre Nikitine qui avait été désigné au début de l'année, entraîneur de l'équipe nationale d'échecs par le Comité d'État aux sports.

 

 Kasparov à l'issue du championnat du monde junior en 1980.
En août 1973, Nikitine recommanda Kasparov à Mikhaïl Botvinnik, qui avait décidé, après trois ans d'interruption, de rouvrir l'école Botvinnik, la meilleure école de formation aux échecs d'URSS. Kasparov suivit les cours de Botvinnik, ancien champion du monde, de Nikitine, et de Mark Dvoretski23, spécialiste des fins de parties. D'autres maîtres ont contribué à sa formation comme Alexandre Ivanovitch Chakarov24, entre autres dans le domaine des ouvertures. Au fil des années, lors de ses passes d'armes pour le championnat du monde, il sera aidé d'une équipe de secondants comme Iossif Dorfman, Zurab Azmaiparashvili, Sergueï Dolmatov, Ievgueni Vladimirov et Iouri Dokoyan.

Changement de nom (1974-1975)

En 1975, toujours sous le nom de Vaïnstein, Garik termina septième du championnat d'URSS junior (joueurs de moins de 18 ans). Le changement de nom en Garri Kasparov intervint en août 1975, lors d'un conseil des familles Vaïnstein et Kasparov. La décision revint à la mère de Kasparov, Klara Kasparova, mais c'est l'entraîneur Nikitine qui défendit le changement dans l'intérêt de la carrière de Garri qui pourrait être freinée à cause d'un « mauvais nom ». Dès 1974, avec l'accord de Botvinnik, Garik avait commencé à en parler avec sa mère. En 1975-1976, les relations entre Israël et l'URSS étaient rompues. En 1976, l'URSS boycotta l'olympiade d'échecs de Haïfa, alors qu'elle avait envoyé son équipe à Tel Aviv en 1964.

Premiers succès en URSS (1975-1978)

En octobre-novembre 1975, Garri, sous son nouveau nom, remporta la coupe de la ville de Bakou (adultes) et sa victoire fut relayée par l'hebdomadaire de Moscou, 64. En novembre 1975, Kasparov rencontra pour la première fois le nouveau champion du monde Anatoli Karpov (alors âgé de 24 ans) lors d'un tournoi de parties simultanées à Moscou. Karpov remporta la partie. En 1976 et 1977, Garri Kasparov devint le plus jeune champion d'URSS junior de l'histoire et fut envoyé en France pour disputer les premiers championnats du monde cadets (moins de seize ans). Ce furent ses premiers voyages en dehors de l'URSS.

En janvier-février 1978, Kasparov remporta le mémorial Sokolski à Minsk, puis le tournoi de sélection de Daugavpils et il se qualifia pour la finale du championnat d'URSS adultes où il termina neuvième à Tbilissi.

Premiers succès internationaux (1979-1983)[modifier le code]

 

 Kasparov à l'olympiade de Malte en 1980
En 1979, à l'âge de 16 ans et encore inconnu en Occident, Kasparov remporte son premier tournoi international de grands maîtres à Banja Luka en Yougoslavie, terminant invaincu avec 11,5 points sur 15 devant de grands noms de l'époque comme l'ancien champion du monde Tigran Petrossian, András Adorján, Jan Smejkal et Ulf Andersson. En juillet, il obtient son premier classement Elo international, 2545, ce qui le place au 38e rang mondial28.

 

 Kasparov au tournoi de Tilburg en 1981
En 1980, il remporte le championnat du monde junior et obtient le titre de grand maître international ; l'année suivante, en décembre 1981, il remporte le championnat d'URSS ex æquo avec Lev Psakhis. En 1982, il sort vainqueur du tournoi international de Bugojno et de l'interzonal de Moscou et entre ainsi dans le cycle des candidats au championnat du monde. Dans ce cycle, en 1983, il élimine Aleksandr Beliavski (+4 -1 =4) en quart de finale.

En 1983, la demi-finale des candidats contre Viktor Kortchnoï aurait dû se dérouler initialement à Pasadena en Californie sous les auspices de la FIDE. Cependant, les autorités soviétiques refusèrent de laisser Kasparov se rendre aux États-Unis et la FIDE le déclara perdant par forfait. Le président de la FIDE, le Philippin Florencio Campomanes, parvint cependant à organiser le match à Londres, avec l'accord de Kortchnoï29 qui obtint la fin du boycott organisé par la fédération soviétique et dont il faisait l'objet depuis sa défection en 1976. À Londres, Kasparov élimine Kortchnoï (+4 –1 =6), puis, à Vilnius dans la finale disputée en 1984, l'ancien champion du monde de 1957, Vassily Smyslov (+4 –0 =9).

En janvier 1984, Kasparov occupe la première place au classement Elo, devant le champion du monde Anatoli Karpov.

Vainqueur du championnat du monde face à Karpov (1984-1985)[modifier le code]

 

 Kasparov (à gauche) et Anatoli Karpov en 1985 lors du Championnat du monde d'échecs 1985.
Articles détaillés : Championnat du monde d'échecs 1984 et Championnat du monde d'échecs 1985.

Kasparov dispute son premier championnat du monde en 1984 à Moscou contre Anatoli Karpov, le champion du monde en titre depuis 1975. Après 5 mois et 48 parties, aucun des deux joueurs ne parvenant à obtenir les 6 victoires nécessaires, ce match interminable est finalement interrompu par la Fédération internationale des échecs (FIDE) pour « préserver la santé des joueurs ». Cette interruption est critiquée par Kasparov alors qu'il était mené 5-3 après avoir été mené 5-0. Les éditions ultérieures prévirent un maximum de 24 parties.

C'est en 1985, lors du deuxième match contre Karpov, qu'il devient champion du monde, à l'âge de 22 ans sur le score de 13-11 (+5 =16 -3).

Défense du titre mondial (1986-1990)[modifier le code]

Articles détaillés : Championnat du monde d'échecs 1986, Championnat du monde d'échecs 1987 et Championnat du monde d'échecs 1990.

Après le match de 1985, Karpov avait droit à un match revanche l'année suivante. Kasparov conserva son titre (+5 =15 –4), toujours contre Karpov, en 1986 lors du championnat disputé dans deux villes : la première moitié à Londres et la fin à Léningrad.

En 1987, Karpov remporta la finale du tournoi des candidats. À la fin de l'année, les deux adversaires disputèrent leur quatrième match en quatre ans à Séville. Kasparov égalisa (+4 =16 –4) lors de la vingt-quatrième et dernière partie. Selon les conditions du match, en cas d'égalité au score (12–12) le champion du monde conservait son titre.

Trois ans plus tard, en 1990 à New York et Lyon, Kasparov retrouvait Karpov. Deux parties avant la fin du match, Kasparov était sûr de conserver son titre. Les deux dernières parties furent disputées pour décider la répartition des prix, score final : 12,5–11,5 (+4 =17 –3).

Victoire dans la coupe du monde GMA (1988-1989)[modifier le code]

 

 Kasparov avec Bessel Kok
En 1986, Kasparov estime que les intérêts des joueurs professionnels ne sont pas défendus au sein de la FIDE, et crée alors avec l'homme d'affaires et mécène néerlandais Bessel Kok une association de joueurs professionnels de haut niveau, la GMA (Grand Master Association) ; celle-ci organise entre 1988 et 1990 des compétitions prestigieuses comme les six tournois de la coupe du monde GMA (1988 — 1989), remportée par Kasparov. Des dissensions internes au sein de l'association, le retrait du principal sponsor, Bessel Kok, et la création de la PCA (Professional Chess Association) eurent raison d'elle au début des années 199030.

Article détaillé : Coupe du monde GMA.

Scission avec la FIDE (1993-1995)[modifier le code]

Articles détaillés : Championnat du monde d'échecs 1993 (classique) et Championnat du monde d'échecs 1995 (classique).

En 1993, Kasparov fonde la Professional Chess Association (PCA) avec le vainqueur du tournoi des candidats FIDE, le Britannique Nigel Short31. En septembre, la PCA organise à Londres un championnat du monde dit « classique » en se revendiquant de la tradition commencée par Wilhelm Steinitz.

En septembre 1993, Kasparov l'emporte sur Short par le score de 12,5 à 7,5 (+6 =13 –1) dans le cadre d'un Championnat du monde organisé par la PCA, organisme non reconnu par la FIDE, ce qui lui vaut une exclusion provisoire.

 

 Kasparov face à Anand en 1995
La FIDE ne reconnaît pas ce match et considère que les deux joueurs se sont exclus du cycle du championnat du monde ; elle organise un match entre Anatoli Karpov et Jan Timman pour le titre de Champion du monde FIDE. C'est le début d'un schisme qui dura jusqu'en 2006. Kasparov admit plus tard que cette séparation d'avec la FIDE était une grave erreur30.

La FIDE exclut brièvement Kasparov et Short du classement Elo à titre de représailles mais les réintègre avant la fin de l'année 1993.

En 1995, Kasparov conserve son titre de champion du monde PCA en battant l'Indien Viswanathan Anand au World Trade Center à New York 10,5 à 7,5 (+4 =13 –1).

À la recherche de sponsors (1996–1999)[modifier le code]

À la suite du retrait du sponsor principal de la PCA en 1996 (Intel), l'organisation du championnat du monde est transférée à l'éphémère World Chess Council en 1998 ; les droits furent ensuite revendus à une organisation privée, Brain Games Network en 2000, puis rachetés en 2002 par le Einstein Group et finalement transférés à Dannemann en 2004.

En 1998, Alekseï Chirov bat Vladimir Kramnik dans un match de 10 parties (+2 –0 =7), mais Kasparov estime qu'il n'est pas possible de trouver de sponsor pour un match contre Chirov (dont le score contre Garry Kasparov est très mauvais) en raison du peu de suspense lié à un tel match.

En juillet 1999, après ses victoires à Wijk aan Zee (janvier), Linares (février-mars) et Sarajevo (mai), Kasparov atteint un classement Elo record avec 2 851 points qui ne seront dépassés qu'en janvier 2013 par le Norvégien Magnus Carlsen. Indépendamment du titre de champion du monde, il est resté no 1 mondial au classement Elo de la FIDE de 1984 jusqu'à sa retraite en 2005, soit pendant plus de 20 années consécutives, partageant seulement la première place avec Vladimir Kramnik au classement de janvier 199632. Il a été surnommé « l'ogre de Bakou » et « le monstre aux cent yeux qui voient tout »[réf. nécessaire].

Article détaillé : Kasparov contre le monde.

De juin à octobre 1999, Kasparov joua une partie via Internet contre le reste du monde, au rythme de un coup par jour. Face à lui, 50 000 joueurs de 75 pays, conseillés par quatre joueurs professionnels, dont le Français Étienne Bacrot. Il gagna en 62 coups33.

Perte du titre mondial (2000)[modifier le code]

Article détaillé : Championnat du monde d'échecs 2000 (classique).

En 2000, Kasparov remporta une deuxième fois consécutivement les tournois de Wijk aan Zee, de Linares (ex æquo avec Kramnik) et de Sarajevo sans perdre une partie. Après avoir annoncé un match contre Anand en 1999, c'est finalement contre Kramnik qu'il défend son titre de champion du monde en 2000 à Londres. Kasparov perd ce match (+0 –2 =13).

Après sa défaite, en 2000, Kasparov multiplie les victoires en tournoi, malgré des contre-performances au tournoi de Linares où il est devancé pour la première place par Kramnik ou Lékó en 2003 et 2004. Entre 2000 et 2005, les diverses tentatives pour réunifier le titre mondial (dont la plus sérieuse est l'accord de Prague en 2002) ou d'organiser un match-revanche contre Kramnik échouent.

Retraite des échecs (depuis 2005)[modifier le code]

 

 Kasparov à Linares en 2005
Le 11 mars 2005, après avoir gagné le prestigieux tournoi de Linares pour la neuvième fois de sa carrière, Kasparov annonce qu'il se retire du monde des échecs professionnels. Son nom a été rayé du classement Elo en avril 2006 suite à une inactivité de plus d'un an, comme le veut le règlement FIDE.

Kasparov a également écrit une autobiographie Et le fou devint roi (1987) et plusieurs ouvrages échiquéens dont la série de livres My Great Predecessors (Sur mes grands prédécesseurs), en cinq tomes (2003-2006) et la série Kasparov on Modern Chess (Sur les échecs modernes, quatre tomes parus de 2007 à 2010).

En 2008 durant le Corsican Circuit, il affronte cinq joueurs corses en simultanée et gagne 5-0.

En 2009 et 2010, Kasparov a entraîné Magnus Carlsen et lui a permis de parvenir à la première place du classement mondial en janvier 201034,35,36,37.

Matchs contre les ordinateurs (1985-2003)[modifier le code]

 

Deep Blue

 

 Kasparov contre X3D Fritz en 2003
Dès 1985, Kasparov s'est passionné pour les jeux d'échecs sur ordinateur et après avoir participé à l'élaboration de la première version de Chessbase sur Atari ST il en est devenu le premier utilisateur officiel en 1987 et en a fait un outil d'entrainement décisif 38,39,40

En 1989, Kasparov défait facilement par le score sans appel de 2-0 Deep Thought, un superordinateur spécialisé dans le jeu d'échecs et capable de calculer 720 000 coups par seconde.

En 1994, Fritz 3 (tournant sur un Pentium à 90 MHz) gagne une partie de blitz dans un tournoi contre Garry Kasparov et ils terminent ex æquo. Kasparov le bat dans les parties de départage : 4-1. Kasparov affronte aussi Chess Genius 2.9 (tournant sur un Pentium à 100 MHz) au grand Prix d'Intel à Londres en semi-rapide (30 min. la partie) et perd 1.5-0.5.

En février 1996, Kasparov affronte Deep Blue, développé par Feng-hsiung Hsu chez IBM en six parties, perd la première partie du match, mais en gagne trois ensuite et annule les autres.

Article détaillé : Deep Blue.

En mai 1997, il perd le match revanche contre Deeper Blue ; c'est la première fois qu'un ordinateur bat officiellement un champion du monde en match singulier à cadence normale de compétition. Deeper Blue était capable de calculer de 100 millions à 300 millions de coups par seconde, et a défait Kasparov 3,5 à 2,5 dans un match de six parties.

En janvier 2003, Kasparov affronte Deep Junior, un programme qui tourne sur un micro-ordinateur multiprocesseur, dans un match de championnat du monde homme-machine sous les auspices de la FIDE, avec une bourse d'un million de dollars américains41 ; Avec une victoire de part et d'autre le match se solde finalement par un nul 3-3 (+1 -1 =4). Pour la première fois un programme PC gagne une partie avec les noirs contre le champion du monde à une cadence de tournoi.42

En novembre 2003, Kasparov joue un match de quatre parties contre le programme X3D Fritz, dont le classement Elo est estimé à 2 807, en utilisant un échiquier virtuel, des lunettes stéréoscopiques et un système de reconnaissance de la parole. Le match se solde à nouveau par un nul (+1 -1 =2) et Kasparov emporte la bourse de 175 000 dollars.

Engagement politique[modifier le code]

Années 1980 et 1990[modifier le code]

 

 Kasparov et Helmut Kohl à Berlin

 

 Kasparov lors d'une marche en juin 2007
En 1987, Kasparov était élu au Komsomol, organisation de jeunesse du Parti communiste de l'Union soviétique. Il quitte le parti en 1990, soutient Boris Eltsine au nom du Parti démocratique de Russie, et est décoré du Keeper of the Flame award, décerné par le cercle de réflexion Center for Security Policy, proche des milieux néoconservateurs américains. Il a entretenu des liens avec des cercles de réflexion de la même obédience, comme l’Hudson Institute43.

En juin 1993, Kasparov fut impliqué dans la création du bloc de partis « Choix de la Russie » qui participa aux élections législatives de décembre 1993. Ce mouvement fut suivi de 1994 à 2001 par le « choix démocratique de la Russie ». Kasparov prit part en 1996 à la campagne électorale de Boris Eltsine.

Depuis 2005[modifier le code]

 

 Meeting de Solidarnost
En 2005, Kasparov abandonna la compétition échiquéenne après sa neuvième victoire au tournoi de Linares. Il poursuit depuis une carrière politique en Russie. Fondateur du Front civique unifié, il est l'un des chefs du mouvement L'Autre Russie, une coalition d'opposants à Vladimir Poutine. Il a été notamment brièvement interpellé lors d'une manifestation du mouvement à Moscou le 14 avril 200744.

 

 Kasparov à Moscou en décembre 2011

 

 Kasparov à Saint-Pétersbourg en décembre 2011
Il a été arrêté une nouvelle fois le 24 novembre 2007 lors d'une manifestation à Moscou contre la tenue le 2 décembre 2007 d'élections législatives russes qu'il juge « injustes »10, et condamné en comparution immédiate à cinq jours d'emprisonnement pour manifestation non autorisée et refus d'obéir aux ordres de la police. Son avocate, Me Mikhaïlova, a précisé qu'elle avait déposé plainte contre cette arrestation arbitraire. « Notre but est le démantèlement de ce régime qui couvre le pays de honte et le déteste. […] Nous allons sortir de ce marécage de corruption et de mensonge et nous gagnerons ! », avait lancé à la foule Garry Kasparov peu avant son interpellation45,46.

Depuis son engagement politique en opposition contre le président Poutine, Kasparov se dit inquiet pour sa vie. Il a par exemple en permanence cinq gardes du corps et ne voyage plus avec la compagnie Aeroflot47. Kasparov est également un des défenseurs de la théorie historique de la Nouvelle Chronologie de l'académicien russe Anatoli Fomenko48.

Le 30 septembre 2007, il avait été désigné comme le candidat du mouvement d'opposition L'Autre Russie à l'élection présidentielle de 2008 en Russie49. Le 12 décembre 2007, il annonce son retrait de la course à la présidence, s'estimant victime d'ostracisme50. Le 18 janvier 2008, Kasparov publie dans Le Monde un article dans lequel il critique durement la complaisance de Nicolas Sarkozy envers Vladimir Poutine et les dangers que celle-ci présente à ses yeux51. Le 19 août 2008, Kasparov, Boris Nemtsov et d'autres personnalités de l'opposition, dénoncent « la décision aventuriste » du président Dmitri Medvedev de lancer une invasion de la Géorgie au-delà de l'Ossétie du Sud. Elle risque selon eux d'isoler la Russie sur la scène internationale52.

Le 13 décembre 2008, Kasparov annonce la naissance de son nouveau parti politique : Solidarnost. Le parti rassemble des membres de l'union des forces de droite ainsi que des partisans de l'ancien premier ministre Mikhaïl Kassianov53.

Le 24 décembre 2011, l'ancien champion du monde participa au troisième rallye de l'opposition à Moscou pour contester les résultats des élections législatives russes de 2011.

Le 17 août 2012, Kasparov est interpellé puis relâché par la police russe après des échauffourées devant le tribunal après le verdict condamnant le groupe punk les Pussy Riot à deux ans de prison54.

Palmarès[modifier le code]

 

 Kasparov en 1980 (vainqueur du tournoi de Bakou)
Les tables suivantes donnent les résultats et les scores de Garry Kasparov dans les tournois55,56,57. La notation (+5 –2 =17) signifie : cinq victoires, deux défaites et dix-sept parties nulles.

Tournois et matchs à cadence lente[modifier le code]

1975 – 1982 : champion d'URSS et champion du monde junior[modifier le code]

Dans toute la carrière de Kasparov58, les seuls tournois individuels à cadence lente où il ne se classa pas parmi les trois premiers, furent le championnat d'URSS junior 1975 (il finit 7e-10e), le tournoi de maîtres de Bakou 1976, la ligue supérieure du championnat d'URSS 1978 (il finit neuvième) et le tournoi international de Tilburg 1981 (il termina 6e-8e).

Le tournoi de maîtres de Bakou 1976, le tournoi de qualification junior de Léningrad en 1977, les championnats d'URSS 1978 et 1979 et le tournoi international de Tilburg 1981 sont les seuls tournois dans la carrière de Kasparov où il perdit plus de deux parties.

Lors des olympiades d'échecs, Kasparov reçut la médaille de bronze individuelle à Malte en 1980 (2e remplaçant) et à Lucerne en 1982 (2e échiquier).

 

Année

Vainqueur

Deuxième à neuvième

1975 Coupe de la ville de Bakou adultes27 

 

Garik Kimovitch Vaïnstein (transcription allemande : Weinstein) est né le 13 avril 1963 d'un père juif, Kim Moïssevitch Vaïnstein (ou Weinstein) et d'une mère d'origine arménienne du Haut-Karabagh, Klara Chaguenovna Kasparova13. Ses parents s'étaient rencontrés au laboratoire industriel de Bakou (Azerbaidjan) où ils travaillaient comme ingénieurs. Le père de Garik était issu d'une famille de musiciens. Le père de Kim, Moïsseï (mort en 1963) était un compositeur et chef d'orchestre. Le frère cadet de Kim Vaïnstein, Léonide Vaïnstein, était compositeur en Azerbaïdjan. Le père de Garik, opposé à ce qu'il apprenne la musique, lui apprit les échecs lorsqu'il eut cinq ans. Il lui donna également le goût de la géographie14. La mère de Garik lui transmit sa passion pour l'histoire.

Son père tomba malade pendant l'été 1970 et mourut en 197115, à l'âge de trente-neuf ans, du lymphome de Hodgkin13. La mère de Garik ne l'emmena pas à l'enterrement et Garik raconta à son école que son père était parti en voyage d'affaires. Son grand-père maternel, Chaguen, un ouvrier du pétrole et fervent communiste, prit sa retraite en 1971 et s'occupa de Garik. Ils eurent ensemble de nombreuses conversations sur le régime soviétique. En 1975, Garik prit le nom de sa mère (qui avait gardé son nom lors du mariage) en russifiant son nom, devenant Garri (ou Garry) Kasparov.

En janvier 1990, Kasparov fut victime des pogroms anti-arméniens de Bakou (du 13 au 16 janvier) et contraint de fuir la capitale azérie, comme des milliers d'autres personnes d'origines arméniennes, en direction de l'Arménie.

Garri Kasparov a trois enfants : Polina (née en 1993 de sa première épouse, Macha – Maria Arapova – épousée le 3 mars 198917), Vadim (né en 1997, de sa deuxième épouse Julia) et Aida (née en 2006, de sa troisième épouse Daria).

Carrière aux échecs[modifier le code]

Débuts et formation aux échecs[modifier le code]

 

 Kasparov en 1976
Garik Vaïnstein avait appris à jouer aux échecs par son père, qui n'avait pourtant jamais été un joueur intéressé, tandis que sa mère était douée. En septembre 1970, la mère de Kasparov était à Moscou, où son père était hospitalisé. Les oncles de Garik, Léonide Vaïnstein et Konstantin Grigorian, l'inscrivirent et l'emmenèrent au cercle d'échecs du Palais des pionniers de Bakou18. À la fin de l'année, Kasparov atteignait le grade de joueur de troisième catégorie15. En 1972, il donna une partie simultanée contre des ouvriers du pétrole de Bakou19. En juin 1972, il atteignit la phase finale du championnat de blitz adulte de Bakou. Il avait marqué neuf points sur neuf dans le tour préliminaire. En conséquence de ce résultat, Garik reçut le grade de joueur de première catégorie à neuf ans20. En janvier 1973, il termina troisième du championnat junior de Bakou21. En mars 1973, il marqua quatre points sur quatre lors d'une tournée de l'équipe junior d'Azerbaïdjan en Lettonie et Estonie22. En juillet 1973, il participa aux Jeux soviétiques de la jeunesse à Vilnius où il fut remarqué par Alexandre Nikitine qui avait été désigné au début de l'année, entraîneur de l'équipe nationale d'échecs par le Comité d'État aux sports.

 

 Kasparov à l'issue du championnat du monde junior en 1980.
En août 1973, Nikitine recommanda Kasparov à Mikhaïl Botvinnik, qui avait décidé, après trois ans d'interruption, de rouvrir l'école Botvinnik, la meilleure école de formation aux échecs d'URSS. Kasparov suivit les cours de Botvinnik, ancien champion du monde, de Nikitine, et de Mark Dvoretski23, spécialiste des fins de parties. D'autres maîtres ont contribué à sa formation comme Alexandre Ivanovitch Chakarov24, entre autres dans le domaine des ouvertures. Au fil des années, lors de ses passes d'armes pour le championnat du monde, il sera aidé d'une équipe de secondants comme Iossif Dorfman, Zurab Azmaiparashvili, Sergueï Dolmatov, Ievgueni Vladimirov et Iouri Dokoyan.

Changement de nom (1974-1975)[modifier le code]

En 1975, toujours sous le nom de Vaïnstein, Garik termina septième du championnat d'URSS junior (joueurs de moins de 18 ans). Le changement de nom en Garri Kasparov intervint en août 1975, lors d'un conseil des familles Vaïnstein et Kasparov25. La décision revint à la mère de Kasparov, Klara Kasparova, mais c'est l'entraîneur Nikitine qui défendit le changement dans l'intérêt de la carrière de Garri qui pourrait être freinée à cause d'un « mauvais nom »26. Dès 1974, avec l'accord de Botvinnik, Garik avait commencé à en parler avec sa mère27. En 1975-1976, les relations entre Israël et l'URSS étaient rompues. En 1976, l'URSS boycotta l'olympiade d'échecs de Haïfa, alors qu'elle avait envoyé son équipe à Tel Aviv en 1964.

Premiers succès en URSS (1975-1978)[modifier le code]

En octobre-novembre 1975, Garri, sous son nouveau nom, remporta la coupe de la ville de Bakou (adultes) et sa victoire fut relayée par l'hebdomadaire de Moscou, 64. En novembre 1975, Kasparov rencontra pour la première fois le nouveau champion du monde Anatoli Karpov (alors âgé de 24 ans) lors d'un tournoi de parties simultanées à Moscou. Karpov remporta la partie. En 1976 et 1977, Garri Kasparov devint le plus jeune champion d'URSS junior de l'histoire et fut envoyé en France pour disputer les premiers championnats du monde cadets (moins de seize ans). Ce furent ses premiers voyages en dehors de l'URSS.

En janvier-février 1978, Kasparov remporta le mémorial Sokolski à Minsk, puis le tournoi de sélection de Daugavpils et il se qualifia pour la finale du championnat d'URSS adultes où il termina neuvième à Tbilissi.

Premiers succès internationaux (1979-1983)[modifier le code]

 

 Kasparov à l'olympiade de Malte en 1980
En 1979, à l'âge de 16 ans et encore inconnu en Occident, Kasparov remporte son premier tournoi international de grands maîtres à Banja Luka en Yougoslavie, terminant invaincu avec 11,5 points sur 15 devant de grands noms de l'époque comme l'ancien champion du monde Tigran Petrossian, András Adorján, Jan Smejkal et Ulf Andersson. En juillet, il obtient son premier classement Elo international, 2545, ce qui le place au 38e rang mondial28.

 

 Kasparov au tournoi de Tilburg en 1981
En 1980, il remporte le championnat du monde junior et obtient le titre de grand maître international ; l'année suivante, en décembre 1981, il remporte le championnat d'URSS ex æquo avec Lev Psakhis. En 1982, il sort vainqueur du tournoi international de Bugojno et de l'interzonal de Moscou et entre ainsi dans le cycle des candidats au championnat du monde. Dans ce cycle, en 1983, il élimine Aleksandr Beliavski (+4 -1 =4) en quart de finale.

En 1983, la demi-finale des candidats contre Viktor Kortchnoï aurait dû se dérouler initialement à Pasadena en Californie sous les auspices de la FIDE. Cependant, les autorités soviétiques refusèrent de laisser Kasparov se rendre aux États-Unis et la FIDE le déclara perdant par forfait. Le président de la FIDE, le Philippin Florencio Campomanes, parvint cependant à organiser le match à Londres, avec l'accord de Kortchnoï29 qui obtint la fin du boycott organisé par la fédération soviétique et dont il faisait l'objet depuis sa défection en 1976. À Londres, Kasparov élimine Kortchnoï (+4 –1 =6), puis, à Vilnius dans la finale disputée en 1984, l'ancien champion du monde de 1957, Vassily Smyslov (+4 –0 =9).

En janvier 1984, Kasparov occupe la première place au classement Elo, devant le champion du monde Anatoli Karpov.

Vainqueur du championnat du monde face à Karpov (1984-1985)[modifier le code]

 

 Kasparov (à gauche) et Anatoli Karpov en 1985 lors du Championnat du monde d'échecs 1985.
Articles détaillés : Championnat du monde d'échecs 1984 et Championnat du monde d'échecs 1985.

Kasparov dispute son premier championnat du monde en 1984 à Moscou contre Anatoli Karpov, le champion du monde en titre depuis 1975. Après 5 mois et 48 parties, aucun des deux joueurs ne parvenant à obtenir les 6 victoires nécessaires, ce match interminable est finalement interrompu par la Fédération internationale des échecs (FIDE) pour « préserver la santé des joueurs ». Cette interruption est critiquée par Kasparov alors qu'il était mené 5-3 après avoir été mené 5-0. Les éditions ultérieures prévirent un maximum de 24 parties.

C'est en 1985, lors du deuxième match contre Karpov, qu'il devient champion du monde, à l'âge de 22 ans sur le score de 13-11 (+5 =16 -3).

Défense du titre mondial (1986-1990)[modifier le code]

Articles détaillés : Championnat du monde d'échecs 1986, Championnat du monde d'échecs 1987 et Championnat du monde d'échecs 1990.

Après le match de 1985, Karpov avait droit à un match revanche l'année suivante. Kasparov conserva son titre (+5 =15 –4), toujours contre Karpov, en 1986 lors du championnat disputé dans deux villes : la première moitié à Londres et la fin à Léningrad.

En 1987, Karpov remporta la finale du tournoi des candidats. À la fin de l'année, les deux adversaires disputèrent leur quatrième match en quatre ans à Séville. Kasparov égalisa (+4 =16 –4) lors de la vingt-quatrième et dernière partie. Selon les conditions du match, en cas d'égalité au score (12–12) le champion du monde conservait son titre.

Trois ans plus tard, en 1990 à New York et Lyon, Kasparov retrouvait Karpov. Deux parties avant la fin du match, Kasparov était sûr de conserver son titre. Les deux dernières parties furent disputées pour décider la répartition des prix, score final : 12,5–11,5 (+4 =17 –3).

Victoire dans la coupe du monde GMA (1988-1989)[modifier le code]

 

 Kasparov avec Bessel Kok
En 1986, Kasparov estime que les intérêts des joueurs professionnels ne sont pas défendus au sein de la FIDE, et crée alors avec l'homme d'affaires et mécène néerlandais Bessel Kok une association de joueurs professionnels de haut niveau, la GMA (Grand Master Association) ; celle-ci organise entre 1988 et 1990 des compétitions prestigieuses comme les six tournois de la coupe du monde GMA (1988 — 1989), remportée par Kasparov. Des dissensions internes au sein de l'association, le retrait du principal sponsor, Bessel Kok, et la création de la PCA (Professional Chess Association) eurent raison d'elle au début des années 199030.

Article détaillé : Coupe du monde GMA.

Scission avec la FIDE (1993-1995)[modifier le code]

Articles détaillés : Championnat du monde d'échecs 1993 (classique) et Championnat du monde d'échecs 1995 (classique).

En 1993, Kasparov fonde la Professional Chess Association (PCA) avec le vainqueur du tournoi des candidats FIDE, le Britannique Nigel Short31. En septembre, la PCA organise à Londres un championnat du monde dit « classique » en se revendiquant de la tradition commencée par Wilhelm Steinitz.

En septembre 1993, Kasparov l'emporte sur Short par le score de 12,5 à 7,5 (+6 =13 –1) dans le cadre d'un Championnat du monde organisé par la PCA, organisme non reconnu par la FIDE, ce qui lui vaut une exclusion provisoire.

 

 Kasparov face à Anand en 1995
La FIDE ne reconnaît pas ce match et considère que les deux joueurs se sont exclus du cycle du championnat du monde ; elle organise un match entre Anatoli Karpov et Jan Timman pour le titre de Champion du monde FIDE. C'est le début d'un schisme qui dura jusqu'en 2006. Kasparov admit plus tard que cette séparation d'avec la FIDE était une grave erreur30.

La FIDE exclut brièvement Kasparov et Short du classement Elo à titre de représailles mais les réintègre avant la fin de l'année 1993.

En 1995, Kasparov conserve son titre de champion du monde PCA en battant l'Indien Viswanathan Anand au World Trade Center à New York 10,5 à 7,5 (+4 =13 –1).

À la recherche de sponsors (1996–1999)[modifier le code]

À la suite du retrait du sponsor principal de la PCA en 1996 (Intel), l'organisation du championnat du monde est transférée à l'éphémère World Chess Council en 1998 ; les droits furent ensuite revendus à une organisation privée, Brain Games Network en 2000, puis rachetés en 2002 par le Einstein Group et finalement transférés à Dannemann en 2004.

En 1998, Alekseï Chirov bat Vladimir Kramnik dans un match de 10 parties (+2 –0 =7), mais Kasparov estime qu'il n'est pas possible de trouver de sponsor pour un match contre Chirov (dont le score contre Garry Kasparov est très mauvais) en raison du peu de suspense lié à un tel match.

En juillet 1999, après ses victoires à Wijk aan Zee (janvier), Linares (février-mars) et Sarajevo (mai), Kasparov atteint un classement Elo record avec 2 851 points qui ne seront dépassés qu'en janvier 2013 par le Norvégien Magnus Carlsen. Indépendamment du titre de champion du monde, il est resté no 1 mondial au classement Elo de la FIDE de 1984 jusqu'à sa retraite en 2005, soit pendant plus de 20 années consécutives, partageant seulement la première place avec Vladimir Kramnik au classement de janvier 199632. Il a été surnommé « l'ogre de Bakou » et « le monstre aux cent yeux qui voient tout »[réf. nécessaire].

Article détaillé : Kasparov contre le monde.

De juin à octobre 1999, Kasparov joua une partie via Internet contre le reste du monde, au rythme de un coup par jour. Face à lui, 50 000 joueurs de 75 pays, conseillés par quatre joueurs professionnels, dont le Français Étienne Bacrot. Il gagna en 62 coups33.

Perte du titre mondial (2000)[modifier le code]

Article détaillé : Championnat du monde d'échecs 2000 (classique).

En 2000, Kasparov remporta une deuxième fois consécutivement les tournois de Wijk aan Zee, de Linares (ex æquo avec Kramnik) et de Sarajevo sans perdre une partie. Après avoir annoncé un match contre Anand en 1999, c'est finalement contre Kramnik qu'il défend son titre de champion du monde en 2000 à Londres. Kasparov perd ce match (+0 –2 =13).

Après sa défaite, en 2000, Kasparov multiplie les victoires en tournoi, malgré des contre-performances au tournoi de Linares où il est devancé pour la première place par Kramnik ou Lékó en 2003 et 2004. Entre 2000 et 2005, les diverses tentatives pour réunifier le titre mondial (dont la plus sérieuse est l'accord de Prague en 2002) ou d'organiser un match-revanche contre Kramnik échouent.

Retraite des échecs (depuis 2005)[modifier le code]

 

 Kasparov à Linares en 2005
Le 11 mars 2005, après avoir gagné le prestigieux tournoi de Linares pour la neuvième fois de sa carrière, Kasparov annonce qu'il se retire du monde des échecs professionnels. Son nom a été rayé du classement Elo en avril 2006 suite à une inactivité de plus d'un an, comme le veut le règlement FIDE.

Kasparov a également écrit une autobiographie Et le fou devint roi (1987) et plusieurs ouvrages échiquéens dont la série de livres My Great Predecessors (Sur mes grands prédécesseurs), en cinq tomes (2003-2006) et la série Kasparov on Modern Chess (Sur les échecs modernes, quatre tomes parus de 2007 à 2010).

En 2008 durant le Corsican Circuit, il affronte cinq joueurs corses en simultanée et gagne 5-0.

En 2009 et 2010, Kasparov a entraîné Magnus Carlsen et lui a permis de parvenir à la première place du classement mondial en janvier 201034,35,36,37.

Matchs contre les ordinateurs (1985-2003)[modifier le code]

 

Deep Blue

 

 Kasparov contre X3D Fritz en 2003
Dès 1985, Kasparov s'est passionné pour les jeux d'échecs sur ordinateur et après avoir participé à l'élaboration de la première version de Chessbase sur Atari ST il en est devenu le premier utilisateur officiel en 1987 et en a fait un outil d'entrainement décisif 38,39,40

En 1989, Kasparov défait facilement par le score sans appel de 2-0 Deep Thought, un superordinateur spécialisé dans le jeu d'échecs et capable de calculer 720 000 coups par seconde.

En 1994, Fritz 3 (tournant sur un Pentium à 90 MHz) gagne une partie de blitz dans un tournoi contre Garry Kasparov et ils terminent ex æquo. Kasparov le bat dans les parties de départage : 4-1. Kasparov affronte aussi Chess Genius 2.9 (tournant sur un Pentium à 100 MHz) au grand Prix d'Intel à Londres en semi-rapide (30 min. la partie) et perd 1.5-0.5.

En février 1996, Kasparov affronte Deep Blue, développé par Feng-hsiung Hsu chez IBM en six parties, perd la première partie du match, mais en gagne trois ensuite et annule les autres.

Article détaillé : Deep Blue.

En mai 1997, il perd le match revanche contre Deeper Blue ; c'est la première fois qu'un ordinateur bat officiellement un champion du monde en match singulier à cadence normale de compétition. Deeper Blue était capable de calculer de 100 millions à 300 millions de coups par seconde, et a défait Kasparov 3,5 à 2,5 dans un match de six parties.

En janvier 2003, Kasparov affronte Deep Junior, un programme qui tourne sur un micro-ordinateur multiprocesseur, dans un match de championnat du monde homme-machine sous les auspices de la FIDE, avec une bourse d'un million de dollars américains41 ; Avec une victoire de part et d'autre le match se solde finalement par un nul 3-3 (+1 -1 =4). Pour la première fois un programme PC gagne une partie avec les noirs contre le champion du monde à une cadence de tournoi.42

En novembre 2003, Kasparov joue un match de quatre parties contre le programme X3D Fritz, dont le classement Elo est estimé à 2 807, en utilisant un échiquier virtuel, des lunettes stéréoscopiques et un système de reconnaissance de la parole. Le match se solde à nouveau par un nul (+1 -1 =2) et Kasparov emporte la bourse de 175 000 dollars.

Engagement politique

Années 1980 et 1990

 

 Kasparov et Helmut Kohl à Berlin

 

 Kasparov lors d'une marche en juin 2007
En 1987, Kasparov était élu au Komsomol, organisation de jeunesse du Parti communiste de l'Union soviétique. Il quitte le parti en 1990, soutient Boris Eltsine au nom du Parti démocratique de Russie, et est décoré du Keeper of the Flame award, décerné par le cercle de réflexion Center for Security Policy, proche des milieux néoconservateurs américains. Il a entretenu des liens avec des cercles de réflexion de la même obédience, comme l’Hudson Institute43.

En juin 1993, Kasparov fut impliqué dans la création du bloc de partis « Choix de la Russie » qui participa aux élections législatives de décembre 1993. Ce mouvement fut suivi de 1994 à 2001 par le « choix démocratique de la Russie ». Kasparov prit part en 1996 à la campagne électorale de Boris Eltsine.

Depuis 2005

 

 Meeting de Solidarnost
En 2005, Kasparov abandonna la compétition échiquéenne après sa neuvième victoire au tournoi de Linares. Il poursuit depuis une carrière politique en Russie. Fondateur du Front civique unifié, il est l'un des chefs du mouvement L'Autre Russie, une coalition d'opposants à Vladimir Poutine. Il a été notamment brièvement interpellé lors d'une manifestation du mouvement à Moscou le 14 avril 200744.

 

 Kasparov à Moscou en décembre 2011

 

 Kasparov à Saint-Pétersbourg en décembre 2011
Il a été arrêté une nouvelle fois le 24 novembre 2007 lors d'une manifestation à Moscou contre la tenue le 2 décembre 2007 d'élections législatives russes qu'il juge « injustes »10, et condamné en comparution immédiate à cinq jours d'emprisonnement pour manifestation non autorisée et refus d'obéir aux ordres de la police. Son avocate, Me Mikhaïlova, a précisé qu'elle avait déposé plainte contre cette arrestation arbitraire. « Notre but est le démantèlement de ce régime qui couvre le pays de honte et le déteste. […] Nous allons sortir de ce marécage de corruption et de mensonge et nous gagnerons ! », avait lancé à la foule Garry Kasparov peu avant son interpellation45,46.

Depuis son engagement politique en opposition contre le président Poutine, Kasparov se dit inquiet pour sa vie. Il a par exemple en permanence cinq gardes du corps et ne voyage plus avec la compagnie Aeroflot47. Kasparov est également un des défenseurs de la théorie historique de la Nouvelle Chronologie de l'académicien russe Anatoli Fomenko48.

Le 30 septembre 2007, il avait été désigné comme le candidat du mouvement d'opposition L'Autre Russie à l'élection présidentielle de 2008 en Russie49. Le 12 décembre 2007, il annonce son retrait de la course à la présidence, s'estimant victime d'ostracisme50. Le 18 janvier 2008, Kasparov publie dans Le Monde un article dans lequel il critique durement la complaisance de Nicolas Sarkozy envers Vladimir Poutine et les dangers que celle-ci présente à ses yeux51. Le 19 août 2008, Kasparov, Boris Nemtsov et d'autres personnalités de l'opposition, dénoncent « la décision aventuriste » du président Dmitri Medvedev de lancer une invasion de la Géorgie au-delà de l'Ossétie du Sud. Elle risque selon eux d'isoler la Russie sur la scène internationale52.

Le 13 décembre 2008, Kasparov annonce la naissance de son nouveau parti politique : Solidarnost. Le parti rassemble des membres de l'union des forces de droite ainsi que des partisans de l'ancien premier ministre Mikhaïl Kassianov53.

Le 24 décembre 2011, l'ancien champion du monde participa au troisième rallye de l'opposition à Moscou pour contester les résultats des élections législatives russes de 2011.

Le 17 août 2012, Kasparov est interpellé puis relâché par la police russe après des échauffourées devant le tribunal après le verdict condamnant le groupe punk les Pussy Riot à deux ans de prison54.

Palmarès[modifier le code]

 

 Kasparov en 1980 (vainqueur du tournoi de Bakou)
Les tables suivantes donnent les résultats et les scores de Garry Kasparov dans les tournois55,56,57. La notation (+5 –2 =17) signifie : cinq victoires, deux défaites et dix-sept parties nulles.

Tournois et matchs à cadence lente

1975 – 1982 : champion d'URSS et champion du monde junior[modifier le code]

Dans toute la carrière de Kasparov58, les seuls tournois individuels à cadence lente où il ne se classa pas parmi les trois premiers, furent le championnat d'URSS junior 1975 (il finit 7e-10e), le tournoi de maîtres de Bakou 1976, la ligue supérieure du championnat d'URSS 1978 (il finit neuvième) et le tournoi international de Tilburg 1981 (il termina 6e-8e).

Le tournoi de maîtres de Bakou 1976, le tournoi de qualification junior de Léningrad en 1977, les championnats d'URSS 1978 et 1979 et le tournoi international de Tilburg 1981 sont les seuls tournois dans la carrière de Kasparov où il perdit plus de deux parties.

Lors des olympiades d'échecs, Kasparov reçut la médaille de bronze individuelle à Malte en 1980 (2e remplaçant) et à Lucerne en 1982 (2e échiquier).

 

Année

Vainqueur

Deuxième à neuvième

1975 Coupe de la ville de Bakou adultes27 

Anatoli Karpov et Garry Kasparov  sont les deux mythes mondiaux des échecs.

Ils ont joué l'un contre l'autre pendant 25 ans.

Outre un face-à-face sur l'échiquier, leur combat est celui d'un monde contre un autre. Celui d'un empire à bout de souffle contre le vent libéral qui se lève à l'Est .

Ainsi le combat de deux champions  mondiaux devient indissociable d'un combat politique . On croirait presque que Yalta se joue en sur des cases en noir et blanc .