Moi Azil Kémal, j’ai tué des Arméniens, de Jean-Claude Belfiore
Moi, Azil Kémal, j’ai tué des Arméniens, de Jean-Claude Belfiore
éd. Parenthèses, Collection Diasporales, avril 2013, 19 €
Après la lecture de Moi, Azil Kémal, j’ai tué des Arméniens de Jean-Claude Belfiore j’avais mis en ligne une critique très positive. J’avais trouvé en ce livre une illustration nouvelle et intéressante du génocide arménien de 1915. La vision complexe d’un officier turc qui tue par fonction et non par idéologie [Il est athée, marié à une Arménienne avec qui il vient d’avoir un enfant] et qui se retrouve à sauver quelques Arméniens au péril de sa propre existence.
Quelques indices avaient fait naître un doute sur la part de fiction et la part de réalité. Je n’avais toutefois pas voulu approfondir ce point, probablement en refusant d’admettre par avance ce que j’allais apprendre par la suite. Jean-Claude Belfiore ayant aimablement accepté de s’entretenir avec moi m’a immédiatement révélé qu’il avait inventé le personnage principal, Azil Kémal, et donc ses carnets.
Sentiment de gêne. Pourquoi refuser de reconnaitre clairement que l’existence et l’histoire d’Azil Kémal ne sont que de la fiction narrés au sein d'événements historiques bien réels ? Pourquoi avoir créé un tel environnement dans le corps du livre, en avertissement et en quatrième de couverture ?
Il est bien dommage d’avoir à se poser ces questions à propos d’un ouvrage original, documenté et bien écrit censé servir le travail de ceux qui œuvrent à la reconnaissance du génocide arménien de 1915 et à la réparation de l’immense préjudice qu’il a et continue de causer !./.