Des « Terroristes » à la retraite de Mosco Lévi-Boucault à l’auditorium du Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme
Missak Manouchian, le chef et dirigeant de toutes les opérations, a 19 ans lorsqu'il arrive en France en 1925. Il est né le 1er septembre 1906 dans une famille de paysans arméniens du petit village d'Adyaman, en Turquie. Il a huit ans lorsque son père est tué par des militaires turcs au cours d'un massacre . Sa mère mourra de maladie, aggravée par la famine qui frappait la population arménienne. Les atrocités du génocide marquent Missak Manouchian pour la vie. De nature renfermée, il deviendra encore plus taciturne ce qui le conduira, vers l'âge de douze ou treize ans, à exprimer ses états d'âme en vers :
"Un charmant petit enfant
A songé toute une nuit durant
Qu'il fera à l'aube pourpre et douce
Des bouquets de roses"
PRÉSENTE
Des « Terroristes » à la retraite
de Mosco Lévi-Boucault
MARDI 25 JUIN 2013
À 19h30
À l’auditorium du Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme
Hôtel de Saint-Aignan
71, rue du Temple
75003 Paris
75003 Paris, France
Arméniens, polonais, roumains, italiens, hongrois, juifs, tous communistes, émigrés en France dans les années 30, ils ont été les principaux acteurs menés par leur chef, Missak Manouchian, de la guérilla urbaine menée à Paris contre l’occupation allemande. Il y a bientôt vingt ans, Mosco Boucault recueillait le témoignage de ces anciens “terroristes”.
Ils étaient arméniens, juifs, polonais, roumains, hongrois, tous communistes venus de Pologne, de Roumanie, de Hongrie et d’Arménie. Ils ont immigré en France dans les années 30 pour échapper aux persécutions raciales et politiques. Pour la plupart, ils étaient tailleurs ou fourreurs. Le pacte de non-agression entre Staline et Hitler, en août 1939, les déboussole.
Ils s’engagent mais trouvent une armée française sans âme, en déroute. La promulgation du statut des juifs par Vichy les oblige à se faire enregistrer au commissariat. Bientôt, ils sont internés dans des camps français et emmenés en Allemagne. Lorsque l’Allemagne envahit l’URSS, en août 1941, ils retrouvent leurs repères.
À Paris, le PCF lance une guérilla urbaine contre l’occupant. Mais ses militants français n’ont pas la culture de la clandestinité. Le parti s’adresse alors aux militants de la MOI (Main-d’œuvre immigrée) : le travail souterrain leur est familier et ils n’ont rien à perdre…
Des bombes sous la veste
Organisés en triangles cloisonnés, les FTP-MOI (Francs-tireurs partisans de la Main-d’œuvre immigrée) fabriquent des bombes artisanales, puis de moins en moins artisanales. Leurs actions se multiplient et sont efficaces : à Paris, entre mars 1942 et novembre 1943, 92 hôtels allemands sont attaqués à la bombe, 33 à la grenade, 15 bureaux de recrutement sont incendiés, 125 camions militaires sont détruits, 11 traîtres sont abattus…
En août 1943, les FTP-MOI organisent un attentat contre von Schaumburg, général commandant de Paris. En septembre, ils exécutent le responsable du STO en France, Julius Ritter. Mais, en octobre, un de leurs responsables est arrêté. Missak Manouchian, le chef des opérations qui dirigent ses hommes, cherche en vain à obtenir de la direction du mouvement l’autorisation de quitter provisoirement Paris. En novembre, la plupart des militants sont arrêtés et exécutés. Leurs visages figureront sur la célèbre “affiche rouge” placardée sur tous les murs de Paris…
Lors de sa première diffusion, ce documentaire a eu un retentissement considérable, d’abord parce qu’il mettait en avant la responsabilité des instances dirigeantes des FTP et du PCF, ensuite à cause de l’extrême humanité des témoins, filmés en situation, sur les lieux de leurs actions rejouées pour la caméra ou dans les ateliers de confection où ils ont continué de travailler.
Sources :