Deuxième Palme d’or remportée par Michael Haneke pour le film “Amour”
Le réalisateur autrichien a décroché, dimanche 27 mai à Cannes, sa deuxième Palme d’or pour Amour, un conte douloureux sur la vieillesse d’un couple incarné à l’écran par Jean-Louis Trintignant et Emmanuelle Riva. Il avait déjà obtenu une Palme pour Le Ruban blanc en 2009. Il rejoint ainsi le cercle très restreint des cinéastes avec deux Palmes d’or à leur actif : l’Américain Francis Ford Coppola, le Japonais Shohei Imamura, le Serbe Emir Kusturica, le Danois Bille August et les Belges Jean-Pierre et Luc Dardenne.
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Le jury a aussi récompensé Reality, de Matteo Garrone, une comédie amère sur la déception d’un candidat à un jeu de télé-réalité, en lui attribuant son Grand Prix. Visiblement ému, le cinéaste s’est dit, en français, “très heureux d’être ici encore”, alors qu’il avait déjà remporté en 2008 un Grand Prix à Cannes pour Gomorra, autrement plus grave et plus violent, sur la camorra napolitaine.
La seule comédie en compétition, La Part des anges (The Angels’ Share), du Britannique Ken Loach, a reçu le prix du jury. “Cannes nous montre que le cinéma n’est pas qu’un divertissement”, a déclaré le réalisateur âgé de 75 ans, un habitué de la compétition cannoise, en recevant son cinquième prix au Festival (dont une Palme d’or en 2006 pour Le vent se lève), qu’il a dédié à ceux qui “résistent aux plans d’austérité dans le monde”.
Du côté des actrices, le prix d’interpétation féminine a été attribué aux deux comédiennes roumaines débutantes, Cosmina Stratan et Cristina Flutur, orphelines en perte de repères dans le monastère d’Au-delà des collines de Cristian Mungiu. Le réalisateur roumain de 44 ans, Palme d’or en 2007 pour 4 mois, 3 semaines, 2 jours, doit cette fois-ci se contenter du prix du scénario pour ce film tiré d’un faits divers réel qui s’est déroulé en 2005 en Roumanie.
L’acteur danois Mads Mikkelsen, connu pour son rôle de méchant chez James Bond dans Casino Royale (2006), a décroché le prix d’interprétation masculine pour son rôle dans Jagten (La Chasse) de Thomas Vinterberg. L’acteur de 46 ans, “très touché”, a dit sa “surprise” aussi – il est revenu précipitamment de Bucarest où il se trouve en tournage -, en s’excusant de ne pas parler français “sauf quand je bois, mais pas maintenant”.
Pour le prix de la mise en scène, c’est le Mexicain Carlos Reygadas pour Post Tenebras Lux qui a été récompensé avec cette parabole sur la violence qui étreint le Mexique, accueilli de façon très mitigée par les festivaliers et éreinté dans la presse. Le cinéaste, qui s’exprimait en français, a remercié le jury composé “d’hommes et de femmes libres, je pense”, ainsi que “les membres de la presse qui n’ont pas arrêté de me flatter depuis trois ou quatre jours”, a-t-il ironisé.
La Caméra d’or, prix récompensant un premier film toutes sélections cannoises confondues, a couronné le film américain Les Bêtes du Sud sauvage, un conte philosophique en Louisiane, illuminé par une fillette de 6 ans qui crève l’écran. Ce premier film de Benh Zeitlin, 29 ans, avait déjà été récompensé par le Grand Prix au Festival de Sundance en janvier.
Le réalisateur turc Rezan Yesilbas, 34 ans, a remporté la Palme d’or du court-métrage pour Silence (Sessiz-be Deng en turc).
La dernière montée des marches du Festival de Cannes s’était déroulée peu de temps avant la cérémonie de clôture sous une pluie orageuse et en présence de nombreuses stars, parmi lesquelles toute l’équipe – très émue – du film de clôture, Thérèse Desqueyroux, réalisé par Claude Miller, décédé en avril.
Sources :
Michael Haneke remporte une deuxième Palme d’or avec “Amour”