Malgré les lobbys turcs à Washington, les rapports des diplomates et des services secrets turcs sont alarmants : la nouvelle administration américaine serait moins bienveillante envers la Turquie. Alors le président Erdogan cherche des alliés .
Ce mardi Les présidents des institutions européennes vont soumettre à Recep Tayyip Erdogan les conditions de l’UE pour une reprise graduelle des relations économiques .
Le président du Conseil, le belge Charles Michel, et la présidente de la Commission, l’Allemande Ursula von der Leyen se rendent à Ankara. Ils ont une « feuille de route : les décisions des dirigeants de l’UE lors de leur sommet du 26 mars dernier .
Il n’est pas question de négociation : Charles Michel et Ursula von der Leyen vont être observés sur les questions des droits de l’homme et de l’État de droit. Aucune mention de reconnaissance du génocide des Arméniens dans l’empire ottoman, que R.T.Erdogan rêve de ressusciter .
Ils doivent dire les choses, comme l’a fait Josep Borrell à Moscou. Pas question de se montrer complaisants, mais ont-ils vraiment le choix ?
Les dirigeants de l’UE ont décidé de répondre à la volonté d’apaisement affichée par le président Erdogan par une reprise « progressive, conditionnelle et réversible » de la coopération entre l’UE et la Turquie. « Nous avons un cadre pour améliorer nos relations, mais il est indispensable que la Turquie “modère” son comportement.
Les conclusions des dirigeants européens n’ont pas été appréciées à Ankara. Le ministère des Affaires étrangères turc dénonce « l’influence des allégations étroites d’esprit de quelques pays membres ».
L’Allemagne (5 millions de Turcs), l’Italie et l’Espagne d’un côté, la Grèce, Chypre, les pays d’Europe du Nord et la France de l’autre, divergent.
L’UE veut engager la modernisation de l’Union douanière, reprendre le dialogue à haut niveau suspendu en 2019 sur certains sujets comme la sécurité, l’environnement, la santé, et à accorder des facilités de visas pour les ressortissants turcs.
Les Européens veulent également aborder la question des réfugiés,(près de 4 millions en Turquie.)
Les réfugiés syriens vont rester longtemps et une aide humanitaire ne suffit plus : on parle d’intégration & ça augmenterait d’autant la population turque.
Il ne s’agit plus d’aide budgétaire, mais de coopération et de développement. L’UE veut aborder la question du soutien aux réfugiés syriens de manière globale.
Après une année 2020 très difficile, marquée par les tensions liées à plusieurs missions d’exploration gazière turques dans des eaux grecques et chypriotes en Méditerranée orientale et à l’implication d’Ankara dans les conflits en Syrie, en Irak, en Libye ,et au Nagorny-Karabakh (Artzakh pour les Arméniens),
l’UE attend du président turc un engagement durable et crédible de la désescalade, Inch Allah !
Comment dit-on père Noêl en turc ?