Discovery c'est le programme d'essais des traitements contre le virus .
Discovery se décompose en cinq groupes de patients : le premier groupe témoin reçoit le traitement normal (oxygénation, ventilation…) .
Aux quatre autres groupes , on administre des médicaments ayant fait leurs preuves lors d’épidémies précédentes : 2°) le Remdesivir, antiviral injectable contre Ebola, ;
3°) le Kaletra, traitement anti-VIH ;
4°) du Kaletra et un interféron bêta, molécule naturellement produite par le système immunitaire,
Seul le cinquième groupe reçoit de l’hydroxychloroquine.(nom commercial :Plaquénil) «Les patients n’ont du coup que 20 % de chances de se voir administrer de l’hydroxychloroquine, mais bien sûr les patients ne sont pas d'accord»
Le directeur du consortium de réponse aux maladies infectieuses Reacting, qui coordonne l’essai clinique européen, dit sa déception : «Les refus viennent des patients mais aussi de leurs médecins !»
Une attitude incompréhensible pour l’infectiologue de Bichat alors que les études n'ont pas encore prouvé l’efficacité de la chloroquine : «In vitro, dans les tubes à essai, tous les traitements marchent contre le Covid», insiste-t-il.
Pour certains infectiologues, la prudence est donc de mise. Mais l'attitude des patients est totalement compréhensible quand le professeur Didier Raoult martèle que son traitement diminue la charge virale s'il est administré au début de l'infection symptomatique.
«On respecte les refus et je serais le premier heureux que l’hydroxychloroquine fonctionne.» Pour lui, l’essentiel est ailleurs. «En trois jours, nous avons inclus 51 patients dans Discovery. Il y a tellement de malades que l’on avance tout de même vite.» Cinq centres de recrutement sont ouverts, à Bichat mais aussi à Lille, Strasbourg, Lyon et Nantes. D’autres le seront prochainement à Paris, Metz et Annecy, ville très touchée par le Covid-19.
«Notre objectif est de trouver un traitement qui évite le décès mais aussi le placement en réanimation. Pour ce faire, on ne peut pas seulement viser la diminution de la charge virale, puisqu’au bout de sept à dix jours, l’état de certains patients s’aggrave alors même qu’ils semblent avoir maîtrisé le virus.» Et de conclure : «Les gens ont besoin d’espoir. Mais les scientifiques se doivent de rester rigoureux.»