Les dates importantes
Le découpage que je vous propose, correspond de façon synthétique à un découpage en 4 grandes périodes.
Ce découpage permet de visualiser les grands mouvements qui ont construit l'Arménie.
de -3 500 à 100 ap. J.C.
de 100 à 700 ap. J.C.
de 700 à 1890 ap. J.C.
de 1890 à nos jours.
Les événements historiques
L'ensemble des documents présentés sur cette page relatent en détail l'histoire de l'Arménie.
L'Arménie Antique
L'Arménie médiévale et moderne
L'Arménie occupée par la Russie
La 1ère Guerre Mondiale
L'Arménie Soviétique
L'Arménie Indépendante
Vous pouvez aussi consulter les traités de paix Arméno-Turcs dans la rubrique "politique" :
Traité de Sèvres
Carte du Traité de Sèvres
Traité de 1920
Traité de Kars 1921
Le Génocide
Entre 1915 et 1916, durant la 1ère guerre mondiale, entre 1 200 000 et 1 500 000 Arméniens ont été tués sur place ou sont morts au cours de leur déportation, soit les deux tiers de la population arménienne vivant dans l'empire ottoman.
La "révolution" de Van
Témoignages
Photographies
Reconnaissance par la France
Réactions Turques
Dossiers
Récits de voyages (6 pages)
L'affaire Manouchian (5 pages)
Vous pouvez aussi consulter les dossiers de la rubrique "Informations":
L'Arménie et le Conseil de l'Europe (5 pages + photos)
Visite d'État de Robert Kotcharian du 12/02/01 (7 pages + photos)
Annexes
Ourartou
Vartan Mamikonian
Les Bagratides
Carte Historique
La carte de Chamir Chamirian
Napoléon et les Mékitaristes
Andranik Toros Ozanian
Abdul Hamid
Atatürk
Le "film" de l'abandon
Jeunes Turcs
Les "JT" vu par Trotsky
Déf. "génocide" par ONU
Les relations arméno-arabes
Déf. "génocide" par ONU
Chirac reconnait le génocide
Sites web
Histoire
Symboles Arméniens (F-E)
Robert Bedrosian (E)
Virtual Ani (E)
Génocide
CDCA (F)
Gendercide Watch (E)
Turkish Crimes (E)
ANI (E)
Cilicia (E)
Hay CSA (E)
Le Monde (F)
[Extrait de l'article paru dans Le Monde]
Le génocide de 1915 a été précédé par une autre vague de massacres, vingt ans plus tôt. En 2006, vous avez édité un discours prononcé par Jean Jaurès à la Chambre des députés le 3 décembre 1896, alors que des massacres faisaient rage dans l'Empire ottoman (Il faut sauver les Arméniens, Mille et une nuits). Le dirigeant socialiste soulignait que les tueries s'accompagnaient de la volonté de dissimuler ce qui était en train de se produire. En quoi était-ce inédit ?
Vincent Duclert
La volonté de dissimulation des massacres au XIXe siècle, notamment ceux commis par les Turcs contre les Grecs dans la guerre d'indépendance (1822-1830), est récurrente. Mais le fait nouveau ici est le caractère organisé de cette dissimulation. Le pouvoir du sultan Abdulhamid II (1876-1909) en vient à payer la presse européenne pour qu'elle ne parle pas de ces massacres. C'est ce que dénonce aussi Jaurès à la tribune.
[Extrait de l'article paru dans Le Monde]
Comment la mémoire du génocide se structure-t-elle en Turquie ?
Vincent Duclert
Les principaux responsables s'enfuient en Allemagne à l'automne 1918 au moment de l'effondrement de l'Empire ottoman. S'installe un gouvernement issu de l'Entente libérale. Ses membres sont décidés à juger les responsables du génocide. Des déclarations très fortes sont posées, et des procès sont lancés. Mais cette phase de justice sera mise en échec après l'isolement progressif des libéraux face à la croisade nationaliste de Mustapha Kemal.
A l'origine, le fondateur de la Turquie nouvelle s'était montré très sévère pour les responsables de la défaite et du génocide, jugeant qu'une position claire sur le sujet pourrait permettre une paix honorable. Puis sa position évolue, parce qu'il a besoin de cadres pour son nouveau pouvoir, et parce que les prétentions territoriales des Alliés menacent la souveraineté nationale. La conquête de Smyrne par les Grecs est un point de non-retour. Dès lors, l'objectif de juger des responsables unionistes du génocide est abandonné. S'ajoutent à cela les représailles commises par les Arméniens contre les Turcs sur le front russe, point de départ de la thèse de certains négationnistes d'un génocide contre les Turcs perpétré par les Arméniens…
Le négationnisme d'Etat turc (3/3)
[Extrait de l'article paru dans Le Monde]
Comment la recherche sur le génocide arménien avance-t-elle, malgré tout, en Turquie ?
Vincent Duclert
Il y a une élite intellectuelle de très grande qualité, qui a compris qu'il y avait un devoir à la fois scientifique et civique de se saisir du refoulé, d'envisager les questions interdites : le génocide arménien, la nature de l'Etat kémaliste, présenté en Turquie comme le modèle indépassable alors qu'il s'apparente aussi à des formes de dictature, la guerre contre les Kurdes, la situation de l'"Etat profond", le pouvoir militaire, les réseaux religieux…
Ils veulent ouvrir ces dossiers, et sont prêts à prendre des risques considérables : Taner Akçam a été emprisonné, avant de devoir s'exiler ; Hrant Dink, qui lui aussi a mené un travail très important avec sa revue bilingue arméno-turque, a été assassiné en 2007 dans un contexte de chasse à l'homme. Hrant Dink a été visé parce que ses travaux tendaient à rappeler combien la société turque est en réalité mélangée, complexe, et que c'est la prise en compte de ce tissage – souvent tragique – qui permettrait de faire la paix avec le passé et de préparer l'avenir. Et puis il n'y a pas que les problèmes ethniques et religieux, il y a la place du genre, des femmes, des homosexuels…
Pour le gouvernement turc, le fait que des universitaires se décident à étudier ces pans du passé constitue une menace pour l'intégrité de la nation, pour la mémoire de Mustafa Kemal. Ils ne peuvent plus incriminer un complot de l'étranger, même s'ils essaient par tous les moyens de discréditer ces recherches et d'imposer le silence aux chercheurs, y compris en recourant à l'emprisonnement et aux procès arbitraires. Il est certain que le vote de la loi va rendre encore plus difficile leur travail en les faisant passer, encore davantage, pour des ennemis intérieurs.