Azerbaïdjan : le procès des anciens dirigeants de l'Artsakh Un simulacre
Dix-sept prisonniers politiques, capturés par l’armée azérie lors de sa conquête éclair du Haut-Karabakh en septembre 2023, vont comparaître à partir de ce vendredi devant un tribunal militaire à Bakou.
Le 27 septembre 2023, alors qu’il tentait, comme quelque 130.000 Arméniens d’Artsakh, de traverser la frontière pour fuir l’assaut azerbaïdjanais et rejoindre l’Arménie, l’ex-dirigeant du Haut-Karabakh Ruben Vardanyan était arrêté.
La photo du charismatique homme d’affaires, les mains dans le dos et entouré de deux soldats azéris, avait ému le monde. Le même jour, il était placé en détention provisoire et détenu sur la base d’accusations criminelles.
Quinze mois plus tard, les voilà devant le tribunal militaire à Bakou. Ce vendredi 17 janvier, 17 des 23 prisonniers politiques vont comparaître pour «terrorisme», «séparatisme» et «crimes de guerre». Parmi eux trois anciens présidents d’Artsakh, Arkadi Ghukasyan (1997-2007), Ariyak Harutyunyan (2020-2023), et Bako Sahakyan (2007-2020). Lors de cette audience préliminaire, la justice azérie doit décider si les débats se tiendront à huis clos.
Leurs avocats dénoncent des irrégularités: ni journalistes, ni ONG, ni famille pour cette audience préliminaire, tenue dans le secret au nom de «la sécurité nationale». Les accusés comparaissent devant un tribunal militaire, alors que plusieurs d’entre eux n’ont jamais revêtu l’uniforme.
Ils s’inquiètent du manque d’indépendance et d’impartialité du "système judiciaire azéri" .
sources : Figaro International , JP D
photo : D.R.