Le nouveau pouvoir à Damas appartient à une nébuleuse fondamentaliste sunnite, bénéficiant de la sympathie de la Turquie et du Qatar.
Bouleversement majeur.
Car Damas jouait un rôle-clé dans le système de défense mis en place, depuis le début des années 1980, par la République islamique d’Iran, cheffe de file du monde musulman chiite, la branche minoritaire de l’islam.
Le régime iranien avait déployé une ligne de protection à l’extérieur de son territoire.
Un accord de partenariat avec la famille Al-Assad, (minorité alaouite, une dissidence du chiisme), en Syrie.
Puis l’appui apporté à plein de partis-milices représentant les communautés chiites − au Liban, avec le Hezbollah, en Irak, au Yémen et avec le Hamas chez les Palestiniens, même si le Hamas appartient à l’islam sunnite.
Il s’est autoproclamé « axe de la résistance », sous la double bannière de la cause palestinienne et de la lutte contre l’impérialisme américain.
Mais l’« axe » était au service de l’Iran, dont l’ambition était de contrôler la politique à Beyrouth, à Damas , à Bagdad.
L’Irak permettait la continuité territoriale avec la Syrie puis avec le Liban : Téhéran avait donc son « autoroute chiite », qui assurait au « nouvel empire perse » un débouché en mer Méditerranée.
L’Iran de près de 90 millions d’habitants connaît une : inflation , répression impitoyable, fuite des cerveaux, économie atone. Avec ça : qui succédera bientôt à Ali Khamenei, le Guide et vrai patron du régime, âgé de 85 ans et souffrant d’un cancer ?
Le président Donald Trump avait saboté l’accord international signé trois ans plus tôt à Vienne en 2018.
S’estimant libérée de toute contrainte, la République islamique a augmenté son stock d’uranium enrichi à des teneurs permettant une utilisation de type militaire.
Vendredi 6 décembre 2024, Rafael Grossi, le directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique, tirait la sonnette d’alarme….
Aujourd’hui, D.Trump pourrait revenir à la table de négociations avec l’Iran. A mi-novembre, il a dépêché Elon Musk, son nouveau messager, auprès de l’ambassadeur d’Iran à l’ONU à New York, Amir Saeid Iravani.
Le président, Massoud Pezeshkian, multiplie les demandes d’ouverture à l’Ouest. Il veut la levée des sanctions. Il souhaite reprendre un dialogue avec Washington. Il est conseillé par Mohammad Javad Zarif, l’un des négociateurs de l’accord de 2015. L’Iran serait prêt à discuter d’un plafonnement de son stock d’uranium enrichi.
Mais, à Téhéran, Massoud Pezeshkian n’a pas le dernier mot…..
sources :" Kepel Le Bouleversement du monde (Plon, 176 pages, 15 euros, numérique 11 euros", New York Times
JP D.