Ces entreprises françaises qui font le pari indien : « L’Inde d’aujourd’hui, c’est la Chine d’il y a vingt ans »
Une croissance forte et durable, une masse gigantesque de consommateurs, dont cent millions à fort pouvoir d’achat… Le pays le plus peuplé du monde attire les entrepreneurs tricolores, grands et petits. Mais le marché reste difficile d’accès, monopolisé.
Impossible de manquer « Ladurée » en lettres d’or. A New Delhi, le magasin de l’emblématique marque française, inauguré en septembre 2021, a pignon sur rue à Khan Market, l’un des quartiers les plus huppés de la capitale indienne, où ministres et riches Indiens viennent faire leurs emplettes.
A l’intérieur, les haut-parleurs envoient des tubes de la chanson française des années 1960, comme Douyou-douyou Saint-Tropez.
Et comme à Paris, les prix y sont .."Ladurésques" ..;Un macaron coûte 240 roupies, soit 2,60 euros, en Inde où 60 % de la population vit avec moins de 5 dollars (4,50 euros) par jour.
« Lorsque nous avons ouvert notre premier magasin, les gens ont fait la queue. » En moins de trois ans, la pâtisserie française a ouvert quatre établissements en Inde et s’apprête à en inaugurer un cinquième à Calcutta, en octobre. D’ici à 2025, Ladurée devrait compter une dizaine de salons de thé.
« Le segment du luxe à proprement parler est très limité, mais celui des consommateurs aspirant au luxe est inexploité. », précise Praveen Kenneth, fondateur de Beautiful India, une marque de produits de luxe, et ancien directeur général de Publicis India.
Avec 1,4 milliard d’habitants et une croissance moyenne de 7,3 % sur les vingt dernières années, l’Inde est un marché convoité par les entreprises qui ciblent principalement les riches : le nombre de consommateurs aisés passera d’environ 60 millions de personnes en 2023 à 100 millions en 2027. Ces derniers sont définis comme ceux qui gagnent environ 10 000 dollars par an et par personne, qui possèdent des cartes de crédit et qui prennent l’avion au moins une fois par an.
Des grands groupes aux PME, l’Inde accueille 716 filiales d’entreprises françaises. C’est peu par rapport à la Chine, qui en compte 2 100, soit près de trois fois plus. Pour autant, la plupart des fleurons sont présents dans le sous-continent – 37 entreprises du CAC 40 mais aussi des …
source : JP D., Goldman Sachs
photo : D.R.