Festival international du cinéma de Berlin : Une première mondiale du film documentaire sur Norman Manea

Berlinale
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Festival international du cinéma de Berlin

L'idée d'utiliser des fragments de l'œuvre d'un écrivain pour le dépeindre est une idée originale. Mais si on regarde comme spectateurs pendant 10 minutes des sous-titres sur un fond blanc l`expérience peut devenir surréel, en demandant à quelques-uns de quitter la salle et fasciner d'autres par "L'Atmosphère étrange" d`un « happening » collectif créée par le minimalisme du documentaire. Ce fut l'expérience surréaliste vécue pendant le documentaire "Le beau danger" du réalisateur allemand Rene Frölke sur le plus célèbre écrivain contemporain roumain Norman Manea.
La première mondiale du documentaire a eu lieu au Delphi Filmpalast le 13 février à 19h15 au cinéma "Star 8" pendant le Festival International du Film de Berlin 2014 dans la section Forum. Le directeur et l'équipe étaient présents.

Les 100 minutes du documentaire sont consacrées à des extraits du roman "L'enveloppe noire" et l'histoire "On peut être quatre" intercalées par des séquences dans un bureau, dans une foire commerciale en Italie, pendant une interview accordée au jeunes étudiant roumain, au cimetière où il est accompagné par son épouse.

Ces séquences sont filmées par un directeur qui est en charge aussi des images du point de vue d'un observateur muet, quelquefois attentif au protagoniste. Mais souvent distrait par ce qui se passe autour, très souvent attiré plutôt par la réaction des spectateurs pendant une foire internationale en Italie, réunis pour entendre l'écrivain invité  à la foire, ou par la flore et la faune qui vivent autour du bureau du Manea entourant le Bard College, ou attiré par le comportement de l'épouse de Manea ou de l’assistant de production qui assiste à l'interview accordée à la télévision. Le réalisateur utilisant des nuances noires et blanches arrive à créer avec cette stratégie une distance, il semble recourir à cette méthode pour fournir au spectateur la possibilité, le temps de réfléchir. Et d'autres scènes subjuguent tellement le spectateur, cette stratégie ici appliquée pour créer une distance, ne pas impliquer le spectateur émotionnellement, ne fonctionne pas. L'inverse a lieu, le spectateur est bouleversé. C'est la scène au cimetière juif quand Manea revient dans son village natal, où il est filmé de dos, observé à distance à un moment de silence en face de la tombe de ses parents. Ou cette scène délicate dans laquelle un petit animal, un escargot trouvé sur le chemin par le couple Manea sera  « adopté » par Manea.

Alice Kanterian et Radu Gabrea
Alice Kanterian et Radu Gabrea

Les spectateurs qui s’attendent à une étude chronologique sur l’œuvre et les stations de la vie du célèbre auteur seront déçus. Cela ne semble pas être l'intention du directeur, il semblait vouloir plutôt créer un « sentiment » pour Norman Manea. Ce documentaire expérimental refuse d'informer le spectateur mais intrigue par le manque de données informatives. Des questions auxquelles le directeur ne fournit pas de réponses. Par cela le documentaire transmis (deviens ? ou c'est un appel) un appel à la curiosité du spectateur. Un documentaire sans documentation, qui invite, ou meme oblige par l`intermédiaire des images énigmatiques a étudier l`opéra d`un écrivain énigmatique.

Alice KANTERIAN, reporter spécial au Festival international du cinéma de Berlin

Voir aussi :

Site officiel de la Berlinale

Page officielle FaceBook

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