Valérie Pécresse Écouter, née Roux le à Neuilly-sur-Seine, est une femme politique française.
Ancienne élève de HEC et de l'ENA, elle est membre du Conseil d'État de 1992 à 2015.
Elle enseigne à l'Institut d'études politiques de Paris de 1992 à 1998 (maître de conférences en droit public).
Conseillère du président de la République Jacques Chirac de 1997 à 2002 puis députée de l'Union pour un mouvement populaire (UMP) dans la deuxième circonscription des Yvelines en 2002. Elle est réélue en 2007, mais ne siège pas en raison de son entrée au premier gouvernement François Fillon, sous la présidence de Nicolas Sarkozy.
Ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche de 2007 à 2011, elle mène la réforme de l'autonomie des universités. Elle est ensuite ministre du Budget, des Comptes publics et de la Réforme de l'État et porte-parole du troisième gouvernement François Fillon de 2011 à 2012.
En 2015, elle est élue présidente du conseil régional d'Île-de-France, succédant au socialiste Jean-Paul Huchon. En , elle abandonne son mandat de députée, qu'elle avait retrouvé en 2012.
Elle fonde le mouvement Soyons libres en 2017 et quitte le parti Les Républicains (LR) en 2019.
Réélue en 2021 à la tête de la région Île-de-France, elle adhère à nouveau à LR et devient la première femme candidate du parti à une élection présidentielle1 lors de celle de 2022, l'emportant au second tour d'une primaire interne face à Éric Ciotti.
À l'issue du premier tour, elle se classe à la cinquième position et obtient 4,78 % des suffrages exprimés. Elle réalise ainsi le score le plus bas de l’histoire du parti à une élection présidentielle2 et, ce score étant inférieur à 5%, ne peut prétendre au remboursement par l’État de sa campagne3.
Situation personnelle
Naissance et famille
Article connexe : Famille Pécresse.
Valérie Anne Émilie Roux naît le à Neuilly-sur-Seine. Elle est la fille de Dominique Roux, universitaire et ancien président de la société Bolloré Telecom au sein du groupe Bolloré, et de Catherine Bertagna4,5. Son grand-père maternel Louis Bertagna, psychiatre, catholique et résistant, hébergea le journal Témoignage chrétien, paru clandestinement pendant l'Occupation, et soigna plus tard l'anorexie de Laurence, fille de Jacques Chirac6.
Elle épouse le 4 Jérôme Pécresse, qui deviendra directeur général adjoint d'Imerys, puis vice-président exécutif d’Alstom et président d'Alstom Renewable Power7. De cette union, naissent trois enfants4,8. Elle est élevée dans le catholicisme9.
Scolarité et études
Elle étudie à l'école privée Sainte-Marie de Neuilly10. À 15 ans, elle apprend le russe à Yalta, dans un camp d’été des jeunesses communistes6. Elle obtient son baccalauréat à 16 ans10,11. Elle étudie ensuite le japonais, qu'elle perfectionne à Tokyo en vendant des caméscopes et des liqueurs12.
Passée par les classes préparatoires économiques et commerciales au lycée privé Sainte-Geneviève à Versailles13, elle intègre l'École des hautes études commerciales de Paris (HEC Paris), dont elle sort diplômée et major de sa promotion en 198814. Elle candidate à la classe préparatoire aux concours de la haute fonction publique de l'Institut d'études politiques de Paris, où Richard Descoings est membre de son jury, et à celle de l'université Paris-Dauphine15. Elle rejoint cette dernière et intègre l'École nationale d'administration (ENA)4.
Valérie Pécresse sort classée 2e de la promotion Condorcet (1990-1992)16. En 1991, elle fait partie des élèves qui occupent un amphithéâtre de l'école pour protester contre la décision de transférer l'ENA à Strasbourg17. La même année, alors qu'elle effectue son stage de l'ENA à Moscou, elle rencontre Sergueï Jirnov, un officier espion du KGB qui se fait passer pour un journaliste18,19. Pendant sa scolarité à l'ENA, elle effectue aussi un stage ouvrier chez William Saurin20.
Elle intègre la promotion 2002 des Young Leaders de la French-American Foundation-France21,22.
Carrière au Conseil d'État
De 1992 à 1998, elle enseigne le droit constitutionnel à l'Institut d'études politiques de Paris4.
À sa sortie de l'ENA, elle entre au Conseil d’État. Auditrice en 1992, elle est promue maître des requêtes en 1993. De 1993 à 1998, elle est conseillère juridique auprès du chef du service juridique et technologie de l'information. Parallèlement de 1995 à 1998, elle est commissaire du gouvernement auprès de la section du contentieux du Conseil d’État et secrétaire générale du conseil supérieur de l'Agence France-Presse (AFP)4. Elle démissionne du Conseil d’État en et explique ce choix en se disant « contre le cumul et à 100 % dans les régionales »23. Elle est radiée des cadres le 24.
Patrimoine
Le couple Pécresse étant marié sous le régime de la communauté des biens, c'est le patrimoine du couple qui est estimé. Il correspond à un ensemble de propriétés estimé « aux alentours de 6,5 millions d’euros » et à un portefeuille de valeurs mobilières « pour près de 5 millions d’euros »25. Selon d'autres sources, le patrimoine propre de Valérie Pécresse s'élève à 9,7 millions d'euros26.
Parcours politique
Débuts
L'élection de François Mitterrand en 1981 suscite de vives discussions au sein de sa famille. À l'âge de 14 ans, elle va devant le Panthéon27 pour le soutenir le jour de son investiture20.
Au printemps 1998, un an après les élections législatives de 1997, Jacques Chirac la recrute, alors qu’elle a aussi été sollicitée par l’équipe de Lionel Jospin28. Elle devient ainsi chargée de mission pour les études, la prospective et la société de l'information, son domaine de compétence au Conseil d'État, à la présidence de la République française, dont elle est nommée conseillère technique en 2000 jusqu'en 20024, date de son premier mandat d'élue. Jacques Chirac avait nommé un an avant elle son père Dominique Roux au collège de l'Autorité de régulation des télécoms.
Députée des Yvelines
En 2002, Pierre Bédier et Henri Cuq lui proposent d'être candidate, sous l'étiquette UMP, à la succession et avec l'accord de Franck Borotra, député chiraquien sortant de la deuxième circonscription des Yvelines. Elle élimine au premier tour l'ancien général Philippe Morillon (UDF), puis est élue à 35 ans députée, avec 65,1 % des voix exprimées face à la candidate radicale de gauche, Anne Nègre29, un score dans la fourchette de ceux du prédécesseur Franck Borotra, 67 % en 1993 et 60 % en 1997.
À l'Assemblée nationale, elle est d’abord rapporteure du budget des prisons et de la protection judiciaire de la jeunesse, puis elle devient une spécialiste des questions familiales — elle est rapporteure de la mission d'information sur la famille, s'implique fortement dans la réforme du divorce et contre les violences faites aux femmes —, des questions scolaires, universitaires et de recherche. Elle est membre de la commission des lois puis de la commission des affaires sociales et culturelles.
Dès , Valérie Pécresse est parallèlement secrétaire générale adjointe de l'UMP, chargée des études et du centre d'études politiques. L'ex-Premier ministre Alain Juppé déclare alors à son propos : « Elle a vocation à entrer dans un gouvernement »30. Elle est ensuite porte-parole nationale de l'UMP avec Luc Chatel.
En , elle est aussi élue conseillère régionale d'Île-de-France sur la liste conduite par Jean-François Copé31.
En , le Premier ministre, Dominique de Villepin, la charge d'un rapport sur la conciliation vie familiale-vie professionnelle. Directrice de la revue de l'UMP Les débats de l'Union, adversaire du Front national, elle défend, en , dans un entretien publié par le quotidien Le Monde, l'idée d'une « société métissée fière et énergique32 ».
Ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche
Valérie Pécresse à la Maison de la Mutualité à Paris en 2007.
Le , à la suite de la victoire de Nicolas Sarkozy à l'élection présidentielle, Valérie Pécresse est nommée ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche dans le premier gouvernement François Fillona.
Elle conserve son poste dans le deuxième gouvernement François Fillon, formé après les élections législatives de , lors desquelles elle est réélue députée dans sa circonscription, dès le premier tour, avec 54,80 % des suffrages exprimés33.
Au gouvernement, elle fait voter, dès 2007, la loi sur l'autonomie des universités (loi LRU), soutenue par la Conférence des présidents d'université, mais contestée par une partie des universitaires et par des étudiants. Cette réforme est dès lors présentée par la droite comme l'une des principales réussites du mandat de Nicolas Sarkozy. Elle met en place son plan de réforme du CNRS. Elle annonce en un « plan Campus » doté de cinq milliards d’euros, lui aussi contesté, qui doit faire émerger en France dix pôles universitaires d'excellence de niveau international. Elle apporte également son soutien au projet de cluster technologique Paris-Saclay, qui constitue l'un des volets du Grand Paris.
Valérie Pécresse, lors d'une visite du musée du Quai Branly, en novembre 2008.
En 2008, à l'occasion de la conférence internationale organisée à Kuala Lumpur par le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE), elle défend et participe à la création du groupe intergouvernemental d'experts sur la biodiversité, Intergovernmental Science-Policy Platform on Biodiversity and Ecosystem Services (IPBES)34. Elle défend également la cause environnementale en 2010, quand elle prend la défense des climatologues contre le climato-sceptique Claude Allègre, après que ceux-ci l'eurent interpellée collectivement35. En réponse à cet appel, elle charge l'Académie des sciences d'organiser un grand débat scientifique autour du réchauffement climatique36.
Début 2009, son projet de décret de réforme du statut des enseignants-chercheurs suscite à nouveau un mouvement de protestation. Le , elle devient présidente de la fédération UMP des Yvelines en remplacement de Gérard Larcher. Proche de Pierre Bédier et d'Henri Cuq, elle soutient la candidature d'Alain Schmitz à la tête du conseil général des Yvelines malgré le soutien de Nicolas Sarkozy à Christine Boutin37.
Conseillère régionale d’Île-de-France
Valérie Pécresse lors du lancement la campagne des élections régionales de 2010 en Île-de-France du parti UMP à Paris.
Elle remporte la primaire UMP pour les élections régionales de 2010 en Île-de-France, le , avec 59,9 % des suffrages, contre le secrétaire d'État aux Relations avec le Parlement, Roger Karoutchi38. La liste qu'elle mène est devancée au second tour par celle du socialiste Jean-Paul Huchon, qui recueille 56,69 %39.
Dans les Yvelines, où elle se présente, sa liste obtient 50,54 % des voix40. Le , elle est élue présidente du groupe de la Majorité présidentielle au conseil régional d'Île-de-France, succédant à Roger Karoutchi41.
Elle conserve ses attributions ministérielles dans le troisième gouvernement Fillon, formé le .
En 2010, elle crée un think tank de débats d’idées, qui veut incarner une droite réformatrice, Le Labo des idées. Cette entité émet plusieurs propositions, comme la baisse des dépenses publiques de 20 milliards d’euros, la réforme de la formation professionnelle ou le passage à une société numérique42.
Valérie Pécresse est également secrétaire générale de l'Association des élus régionaux de France (AERF), fondée en 2010. En , dans le cadre de ces fonctions, elle adresse au premier gouvernement Manuel Valls un « ultimatum » concernant le projet de réforme territoriale, au nom de 250 conseillers régionaux de la droite et du centre. Considérant que l'objectif de la réforme est de permettre au gouvernement d'éviter une nouvelle défaite électorale, elle estime alors que « si cette réforme n'est pas adoptée d'ici juillet, nous exigerons que les élections régionales se tiennent d'ici »43.
En , elle cosigne une tribune dans le Huffington Post avec plusieurs élus de l'opposition francilienne (Nathalie Kosciusko-Morizet, François Fillon, Patrick Devedjian) pour dénoncer la mise en place du passe Navigo unique à 70 euros44,45, qu'elle qualifie de « cadeau empoisonné »46,47 car, selon elle, ce projet n’est pas financé. Elle explique d'ailleurs que si elle est élue présidente de la région en 2015, elle présentera la facture de cette mesure au Premier ministre, Manuel Valls48,49. Elle confie également vouloir maintenir le passe Navigo unique en cas d'élection, « mais sans augmenter les impôts. Je ne le remettrai pas en cause parce qu’il n’est pas question de jouer avec le pouvoir d’achat des Franciliens », explique-t-elle50. Afin de lutter contre la fraude dans les transports publics, dont le coût est estimé à 500 millions d'euros par an, elle cosigne en , avec Xavier Bertrand, Christian Estrosi, Marc Le Fur et Laurent Wauquiez un projet de loi présenté à l'Assemblée nationale, qui propose de rendre obligatoire « le port d'un titre d'identité […] pour tous les voyageurs »51.
Valérie Pécresse en tant que députée des Yvelines à une conférence à l'université Polytech Paris Saclay en 2015.
Elle se déclare candidate pour les élections régionales de 2015 en 52 mais sa candidature semble contestée en interne, les députés David Douillet et Henri Guaino53 souhaitant eux aussi être candidat au poste de président de la région Île-de-France. Elle est officiellement désignée candidate de l'UMP à l'unanimité de la commission nationale d'investiture du parti le 54. Son investiture est définitivement validée par un vote du Conseil national de l'UMP réuni en congrès le . Elle est par ailleurs tête de liste départementale dans les Yvelines.
En , à l'occasion de sa cérémonie de vœux, elle parvient à réunir autour d'elle Nicolas Sarkozy et François Fillon55. Elle annonce alors qu'elle compte se consacrer à la région en cas d'élection, en refusant tout éventuel poste ministériel et en abandonnant son mandat de député56.
Le même mois, elle crée le Club des maires reconstructeurs, réunis avec l'objectif de faire obstacle à l'architecture résidentielle contemporaine qu'ils fustigent sans détours. Valérie Pécresse fédère autour d'elle des maires d'Île-de-France proposant des alternatives d'inspiration haussmannienne, promettant à l'avenir « davantage de balcons », « une vraie mixité sociale synonyme de bien-être », des constructions « de grande qualité environnementale » et se fixant de « préserver les zones pavillonnaires »57.
Sa liste remporte l'élection régionale de 2015 en Île-de-France.
Ministre du Budget et porte-parole du gouvernement[modifier | modifier le code]
Le , à la suite de la nomination de Christine Lagarde à la tête du FMI, Valérie Pécresse est nommée ministre du Budget, des Comptes publics et de la Réforme de l'État, elle devient la première femme à occuper cette fonction, en remplaçant François Baroin, nommé ministre de l'Économie. Elle devient également porte-parole du gouvernement, fonction qui était également occupée par François Baroin. C'est Laurent Wauquiez qui lui succède au poste de ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, qu'elle a occupé pendant quatre ans.
Valérie Pécresse en tant que ministre du Budget avec Anand Sharma ministre du Commerce et de l'Industrie de l'Inde en 2012.
Elle doit notamment faire face à la crise de la dette dans la zone euro. Elle défend le projet de réforme de la TVA anti-délocalisation pour baisser le coût du travail et améliorer la compétitivité des entreprises58.
En à Bercy, faisant le bilan de la révision générale des politiques publiques, elle évalue à 150 000 postes, le nombre de postes supprimés dans la fonction publique d'État, soit une économie de 15 milliards d'euros sur cinq ans59. Il s'agit en fait d'une projection puisque les chiffres officiels sont de 9,5 milliards d'euros entre 2008 et 2011 inclus60. Les analyses indépendantes de la Cour des comptes, de l'Assemblée nationale et du Sénat, mettent chacune en doute ces chiffres, faute de transparence61,62. Lors d'une audition à l'Assemblée nationale le , Didier Migaud, premier président de la Cour des comptes et président du Haut Conseil des finances publiques, expliquait que depuis vingt ans, « le meilleur résultat en matière de maîtrise de la dépense publique a été obtenu en 2011 »63.
Retour à l'Assemblée nationale
Elle est réélue députée lors des élections législatives de 2012. Lors du congrès de l’UMP de , qui voit s'organiser l’élection d’un président pour le parti, elle figure sur le ticket de François Fillon pour occuper le poste de secrétaire générale. Ce dernier est néanmoins battu par Jean-François Copé et le poste est attribué à la députée Michèle Tabarot. Néanmoins, après la contestation du scrutin et la crise qui s’ensuit au sein du parti, un accord est trouvé en ; Valérie Pécresse devient alors secrétaire générale déléguée de l’UMP64.
À la suite de l'annonce du gouvernement de son nouveau projet de métropole du Grand Paris, elle s'oppose à cette réforme. Sur le fond (découpage territorial aléatoire, politique des transports peu ambitieuse), comme sur la forme (une réforme « votée à la hussarde », au profit de calculs électoralistes, selon elle), elle estime que cette proposition n'est pas à la hauteur de l'idée du Grand Paris qu'elle défend depuis plusieurs années65.
Le , à la suite de l'affaire Bygmalion, elle propose la démission collective de la direction collégiale et se prononce très vite pour la publication des comptes. Elle demande à l'UMP de retrouver « le chemin de la probité »66. Dans le cadre de cette affaire, elle demande à l'UMP de porter plainte, estimant que c'est l'UMP et ses militants qui sont victimes67.
Valérie Pécresse avec d'autres élus locaux lors de l'inauguration de la ligne de tramway T7 en 2013
En 2014, elle est à l'origine d'un groupe d'étude sur les chrétiens d'Orient à l'Assemblée nationale68. Elle cosigne, en , avec 58 autres députés, une lettre ouverte à François Hollande pour que la France prenne une initiative diplomatique à l'ONU en faveur des chrétiens d'Orient69 ; elle publie également le mois suivant « Nous sommes tous des chrétiens d'orient », une tribune, dans Valeurs actuelles où elle soutient cette communauté70. En , elle se rend en Irak avec une délégation de députés UMP, dont François Fillon, afin de traiter « avec les autorités kurdes et les autorités religieuses chrétiennes de la situation sécuritaire et des secours qui doivent être apportés par la communauté internationale à quelque 200 000 chrétiens réfugiés au Kurdistan qui survivent dans des conditions extrêmement difficiles »71,72. Interrogée sur les Français partis faire le djihad, elle demande la création de « centres de désendoctrinement », pour ceux qui sont rentrés en France73 car elle considère qu'il faut traiter les conversions au djihadisme comme des « dérives sectaires ». Selon elle, les djihadistes ont subi un « lavage de cerveau » et sont susceptibles d'endoctriner d'autres personnes s'ils ne sont pas pris en charge spécifiquement. « On ne peut pas, lorsque ces djihadistes reviendront en France, les traiter comme des prisonniers de droit commun », précise-t-elle74.
Elle a également déposé à l'Assemblée nationale, le , un projet de loi visant à renforcer la loi anti-burqa et créer un délit d'entrave pour ceux qui contournent la loi, en empêchant le paiement par un tiers des amendes infligées aux femmes verbalisées75.
En , elle soutient la crèche Baby Loup, en butte à des difficultés financières, en appelant le département des Yvelines et la région Île-de-France à la subventionner76.
Elle participe, en 2014, à l'ouvrage collectif Les 12 travaux de l'opposition. Nos projets pour redresser la France, coécrit avec les onze autres principaux ténors de l'UMP, afin de proposer des idées permettant de « redresser la France »77. Valérie Pécresse écrit le chapitre consacré à l'éducation, où elle propose notamment de réformer le baccalauréat[réf. nécessaire][Comment ?]78.
Présidente du conseil régional d'Île-de-France[modifier | modifier le code]
Valérie Pécresse en 2019.
Le , elle est nommée, par le nouveau président du parti, Nicolas Sarkozy, coordinatrice pour les élections régionales79 et elle est tête de liste du parti Les Républicains pour l’Île-de-France qu'elle remporte au second tour face au candidat socialiste Claude Bartolone. Le , elle devient la première femme présidente du conseil régional d'Île-de-France. Elle devient également présidente de l'établissement public foncier d'Île-de-France (EPFIF) le .
Après s'être engagée pendant la campagne électorale à maintenir une zone unique pour le passe Navigo malgré une perte de recettes estimée à 300 millions d'euros mais être compensée par de nouvelles recettes, elle envisage d'y renoncer80 ou une augmentation de 10 à 15 € par mois81 avant de trouver un accord avec l'État conservant la zone unique via une hausse progressive des tarifs pour les usagers et l’intégration de nouvelles ressources à la loi de finances 201782,83. Revenant pour la deuxième fois sur sa promesse de ne pas augmenter le prix du Passe Navigo, celui-ci est porté à 75 euros en 84. À la suite des grèves contre le projet de réforme des retraites de l’hiver 2019-2020, elle obtient de la SNCF et de la RATP le remboursement du passe Navigo pour le mois de 85. Elle lance en 2023 une ouverture à la concurrence, décrite comme une privatisation par ses détracteurs, des bus de la région, auparavant exploités par la RATP. Elle suggère également de restreindre le droit de grève dans les transports86.
Après un an de mandat, elle porte comme bilan d'avoir fait voter le déménagement du siège du conseil régional en banlieue, une déclaration de patrimoine des élus et un contrôle de leur assiduité, la suppression d'aides au transport pour les étrangers en situation irrégulière, la lutte contre la fraude dans les transports en commun, la réintroduction de bourses pour les bacheliers mention très bien, la création d'aides sociales pour les lycéens du privé, le développement de la vidéosurveillance au sein des lycées, des bus et des gares routières, les tests salivaires contre la drogue dans les lycées, la fin des aides aux logements sociaux pour les communes en comptant déjà 30 %, la substitution du pass contraception dans les lycées au profit d'une plateforme Internet, la fin des emplois tremplin, une hausse de trois euros du Passe Navigo pour financer la modernisation des rames de transports, la diminution des effectifs et au total 160 millions d'euros d'économie87. Ses opposants lui reprochent de multiplier les annonces sans qu'elles ne soient toujours suivies d'effets et de s'attribuer dans sa communication la paternité de projets financés par l’État88.
Valérie Pécresse lors d'une conférence à l'école Polytechnique en 2015.
Son action en matière d'écologie apparaît mitigée. Si certains progrès sont relevés, comme le développement des transports en commun et le soutien au RER Vélo, d'autres annonces ne se sont pas concrétisées. Concernant la qualité de l’air, la pollution moyenne a légèrement diminué en Île-de-France sur la période 2016-2020, mais ce progrès est principalement dû aux confinements pendant la pandémie de Covid-19, et les taux sont néanmoins restés largement supérieurs aux normes réglementaires et aux recommandations de l’Organisation mondiale de la santé. La région n'a pas tenu les engagements qu'elle avait pris en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre89. L’Observatoire de la transition écologique des territoires a attribué à la région Île-de-France, pour le mandat 2016-2021, la note de 7,5 sur 20 pour sa politique environnementale et la situe à la septième place des treize régions89.
En , après la publication du livre-enquête Bienvenue Place Beauvau qui d'après le parti Les Républicains lève le voile sur la manière dont François Hollande utiliserait le ministère de l'Intérieur pour annihiler les chances de la droite à parvenir au second tour de l'élection présidentielle, elle porte à la connaissance du parquet national financier et du procureur de la République une douzaine de faits qui pourraient être qualifiés de délictueux90,91. Valérie Pécresse a également déposé plainte contre X le auprès du parquet de Paris pour « violation du secret professionnel », « violation de l’enquête » et « recel de ces deux infractions »92. Le parquet de Paris a ouvert une information judiciaire le 93.
Elle est élue présidente de Grand Paris Aménagement le 94.
Valérie Pécresse en compagnie de Michel Barnier à gauche et Christian Jacob à droite lors du sommet du PPE en 2022.
En 2020, elle soutient la réalisation du RER Vélo et précise que la région peut participer à hauteur de 300 millions d’euros95.
Figurant en sixième position sur la liste de Pascal Thévenot, maire sortant de Vélizy-Villacoublay, lors des élections municipales de 202096, elle est élue conseillère municipale et communautaire97.
Elle est candidate à sa réélection à la suite des élections régionales de 2021 en Île-de-France, où sa liste l’emporte au second tour avec 45,9 % des suffrages, devant celles de gauche de Julien Bayou (33,7 %), du RN de Jordan Bardella (10,8 %) et de la majorité présidentielle menée par Laurent Saint-Martin (9,6 %)98. Le , Valérie Pécresse est réélue présidente du conseil régional d'Île-de-France avec 125 voix, face à Paul Vannier (LFI), qui n'obtient que douze voix99.
Le site Mediapart relève qu'elle fait fréquemment appel aux cabinets de conseil privés, pour un budget de 12 millions d’euros, alors que plusieurs de ses proches sont d'anciens consultants100.
Départ des Républicains et lancement de Soyons libres[modifier | modifier le code]
Logo de Soyons libres.
Après avoir, dans un premier temps, soutenu François Fillon101, elle soutient finalement Alain Juppé lors de la primaire présidentielle des Républicains de 2016102. À la suite de la défaite de ce dernier lors de la primaire, elle rallie de nouveau François Fillon103.
En , elle crée un mouvement au sein des Républicains, Soyons libres104,105, et se positionne comme une opposante au président du parti, Laurent Wauquiez106. Tenante d'une ligne plus libérale et de droite europhile, elle dénonce le rétrécissement de la base électorale de LR107. En 2018, elle soutient le second gouvernement Philippe au sujet de la loi relative à l'orientation et à la réussite des étudiants108 et de la réforme de la SNCF109.
Elle quitte Les Républicains le , à la suite du mauvais score obtenu par la liste LR-Les Centristes aux élections européennes et avant la tenue d’une élection pour la présidence du parti pour laquelle elle était donnée possible candidate110,111. Pour justifier cette décision, elle invoque l'impossibilité de former une organisation politique élargie, affirmant que « le parti est cadenassé de l’intérieur, dans son organisation et dans ses idées »112. Dans son sillage, plusieurs de ses proches quittent le parti, notamment Robin Reda et Florence Portelli pour rejoindre Soyons libres113.
Candidature à l'élection présidentielle de 2022[modifier | modifier le code]
Articles connexes : Congrès des Républicains de 2021, Candidats à l'élection présidentielle française de 2022 et Liste de sondages sur l'élection présidentielle française de 2022.
En , Valérie Pécresse annonce sa candidature à une hypothétique primaire de la droite en vue de l'élection présidentielle de 2022114. Après l'annonce d'une élection lors d'un congrès en décembre, elle reprend sa carte au parti des Républicains115.
Elle désigne Patrick Stefanini comme directeur de campagne116,117, après qu'il l'a été lors des élections régionales de 2015 en Île-de-France, Alain Minc118 et le leveur de fonds Arnaud de Montlaur119,118.
Le , elle remporte la primaire interne face à Éric Ciotti, avec 60,95 % des voix exprimées. C'est la première fois que le parti est représenté par une femme dans la course à l'Élysée. Elle bénéficie du soutien de l'ensemble des candidats perdants au congrès (Xavier Bertrand, Michel Barnier, Philippe Juvin et Éric Ciotti)120,121. Alors qu'elle s'est qualifiée au second tour du congrès LR en ayant devancé Michel Barnier de seulement 1 209 voix, Mediapart révèle qu'un élu francilien a mobilisé des centaines d'électeurs asiatiques, et ce alors même qu'elle se dit opposée au droit de vote des étrangers122, et Libération dénonce la présence parmi les votants de la primaire républicaine de centaines d'adhérents fictifs123. Le , elle est déclarée officiellement en lice pour la présidentielle 124, conséquence de l’obtention d’au moins 500 signatures d’élus.
Valérie Pécresse en .
La grande réunion publique qu'elle tient à Paris le est l'objet de multiples railleries et critiques : elle est jugée ratée parmi ses propres alliés politiques, qualifiée, entre autres, de « naufrage »125 et décrit par Hervé Pata comme « l'un des plus mauvais de la Ve République » en matière de technique vocale126. Au-delà de la forme, il lui est reproché y compris par son propre camp d’avoir utilisé dès les premières phrases de sa réunion publique la phraséologie d’extrême droite, avec les mots « grand remplacement » et « français de papier »127,128,129. Le , Babette de Rozières, une des « oratrices régionales » de Valérie Pécresse, se retire de l'organigramme en critiquant vivement le directeur de campagne Patrick Stefanini130.
Au soir du premier tour de l’élection présidentielle, Valérie Pécresse est battue et recueille un score de 4,78% des suffrages131 en arrivant cinquième et avec moins du quart du score réalisé par François Fillon en 2017132. Elle devient la candidate des Républicains ayant obtenu le pire résultat de l'histoire de la Ve République lors d'une élection présidentielle133,134. Elle appelle ses électeurs à voter pour Emmanuel Macron au second tour du .
Les frais de campagne s'élèvent en tout à 7 millions d'euros, dont 2 millions sont épongés par LR135. Avec moins de 5 % des suffrages, ceux-ci ne sont remboursés par l'État qu'à hauteur de 800 000 €. Selon Michel Barnier, LR a « la capacité de faire face » et à assurer sa charge136. Valérie Pécresse, qui s'est endettée personnellement avec son mari, à hauteur de 5 millions d'euros, lance un appel aux dons afin de r
source : wikipedia
photo : D.R.