40 jours du Musa Dagh : le gouvernement turc musèle la MGM (Metro Goldwyn Mayer) , mais jusque quand ?

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Le fameux roman de Franz Werfel, Les 40 jours du Musa Dagh, publié en 1933 à Vienne (Autriche) et sa traduction aux Etats-Unis ont attisé les esprits nationalistes et anti armeniens de

la Turquie.

Dès la publication du livre les géants de Hollywood se sont lancés dans la course afin d'obtenir les

droits cinématographiques du roman et finalement Werfel les vend à Metro Goldwyn Mayer (MGM) pour  20,000 dollars.

Quelques semaines plus tard, le directeur J.Robert Rubin soulève  la "sensibilité" des Turcs au 

sujet du contenu du film et propose d'obtenir le consentement de  de l'ambassadeur turc à Washington.

Débute ainsi la guerre entre Ankara et MGM. L'attitude  de la Turquie se durcit quand le livre devient, en1934  un best-seller avec 35,000 exemplaires en deux semaines et Goebbels, le

ministre de la Propagande du gouvernement nazi en Allemagne déclare que le livre est interdit

 sur le territoire allemand "en gage de l' amitié avec la Turquie".

Cependant , le livre était déjà devenu un ouvrage de référence pour les Juifs allemands qui y

voyaient le déroulement préétabli d'une action que les Arméniens avaient subie il y a 20 ans.

Le 24 avril (date fatidique) 1935 la Turquie annonce que si MGM n'abandonne pas son projet ses

films seront interdits au pays engendrant des pertes financières à la compagnie.

La communauté arménienne d'Istanbul, retenue en otage comme aujourd'hui, était contrainte a 

déclarer; " Vous, mes concitoyens juifs, luttez contre les Juifs anti turcs. C'est votre devoir envers

le pays où vous avez trouvé hospitalité".

Plus tard , un groupe arménien a brûlé, ou a dû bruler, le livre de Werfel sur le parvis d'une 

église arménienne de Pangalti (un quartier d'Istanbul).

Finalement, MGM et les Etats-Unis, defenseurs de liberte, ont ete vaincus par une République

turque fondee sur le crime et le pillage qui menait et mène actuellement une politique répressive

pas seulement contre ce qui n'est pas turc mais également  à l'endroit de son propre peuple.

source : Ayse Hur

Zaven Gudsuz   zaven471@hotmail.com

Zaven Gudsuz est diplômé d'économie de l'Université de Nantes en France

 

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Le Mont de Moïse – ou Musa Dagh – se trouve à l’extrême sud-est de la côte méditerranéenne de la Turquie actuelle. Il était peuplé de plusieurs villages arméniens, dont les habitants s’organisèrent en 1915, utilisant leurs terres les plus en hauteur pour résister à l’approche des forces ottomanes. Durant 53 jours, entre 4 000 et 5 000 villageois du Musa Dagh résistèrent, jusqu’à ce que – remarquant l’inscription SOS peinte sur une immense bâche – des navires de guerre français, croisant dans les environs, les évacuent. (Un village du Musa Dagh, Vakıf, subsiste en Turquie, peuplé d’Arméniens autochtones, tandis qu’un autre groupe de villages arméniens autour de la ville de Kessab, juste après la frontière en Syrie, a été attaqué par des forces en provenance de Turquie, en mars 2014, en pleine guerre civile syrienne; ces avant-postes sont tout ce qui reste de la population originelle du royaume médiéval arménien de Cilicie).

C’est lors d’une sorte de lune de miel au Moyen-Orient, vers 1930, que Franz Werfel tomba sur des survivants du génocide arménien. Leur histoire était déjà passée à la trappe, mais après s’être renseigné et avoir mené des recherches, Werfel décida de reprendre cet épisode isolé de 1915 et d’en faire un des romans qui eut le plus de retentissement à son époque. Les Quarante Jours du Musa Dagh firent sensation, étant donné les origines de l’A., de la langue et de la date à laquelle il fut publié – en allemand, en 1933, l’année où Hitler parvint au pouvoir. Il ne fallut pas longtemps pour que la situation des Arméniens dans l’empire ottoman soit comparée à celle des Juifs en Europe centrale et orientale, en particulier en Allemagne, où le livre fut interdit et dont des exemplaires furent brûlés. Autre pays qui joua, sans surprise, un rôle actif dans la répression de l’ouvrage de Franz Werfel, la Turquie où, de même, le livre fut prohibé et brûlé – y compris par les Arméniens subsistant à Istanbul, prompts à se plier à la ligne officielle, comme le fit la communauté juive de Turquie. Néanmoins, l’ouvrage de Franz Werfel circulait dans les ghettos de l’Europe sous occupation nazie, de même que parmi les combattants juifs de Palestine. De nouveaux Musa Dagh furent annoncés dans la lutte contre l’oppression et le génocide, plus de vingt ans après la résistance première des Arméniens.

Les manœuvres de la Turquie traversèrent aussi l’Atlantique, où Les Quarante Jours firent sensation au point que la MGM décida d’en faire un film épique, avec Clark Gable en tête d’affiche. Des tensions diplomatiques de la part d’Ankara et l’ingérence du Département d’Etat à Washington jusqu’à Hollywood eurent finalement leur effet : le film fut suspendu et ses droits rachetés, jusqu’à ce qu’une production à faible budget soit réalisée au début des années 1980.

Bien que Franz Werfel soit décédé en 1945, son influence perdure, bien au-delà des milieux arméniens. Des vedettes comme Sylvester Stallone et Mel Gibson ont exprimé leur intérêt, ces dernières années, pour redonner vie au projet d’adapter au cinéma Les Quarante Jours du Musa Dagh, mais tous deux ont cédé sous la pression de la Turquie.

Traduction : © Georges Festa


Références : wikipedia

 

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